Philosophe et journaliste d’investigation, Roger Lenglet a écrit de nombreux ouvrages autour des lobbies liés à notre santé. Elu à la Société française d’histoire et de la médecine, journaliste à Charlie Hebdo de 1996 à 2009 sur les problèmes de santé publique, lanceur d’alerte depuis 25 ans, il dénonce les dérives autour des polluants et les questions de santé publiques et environnementales.
Pour mener à bien son enquête, Roger Lenglet a interviewé de nombreux chefs d’entreprises, des douaniers, des contrôleurs de chantiers, des médecins et tant d’autres, qui sous couvert d’anonymat se sont librement confiés à lui. Le journaliste en est convaincu, le stock d’amiante en France, loin de se dégonfler, continuerait au contraire à augmenter. Et on est loin, bien loin d’en avoir fini avec le désamiantage. « Le marché de l’amiante est devant nous. »
D’abord, parce que l’amiante en place n’est pas toujours traité comme il se devrait. Ah, éternel dilemme entre santé et économie, où des entreprises, des particuliers, des collectivités, sacrifieraient la santé sur l’autel de l’économie.
Deuxième explication, l’importation de l’amiante est formellement interdite depuis 1997 en France, mais entre la théorie et la pratique, il existe un large fossé. Beaucoup de matériaux et produits en contenant continuent à pénétrer en toute impunité, faute de contrôles aux frontières. « C’est énorme, on assiste encore à une telle introduction de l’amiante l’air de rien. » Roger Lenglet s’appuie sur une enquête réalisée en 2016 par l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) : sur près de 4.500 produits du quotidien passés au crible, 14% contenaient à l’amiante. On parle de jouets, de vêtements, de bijoux, d’articles de puériculture… « C’est d’autant plus dangereux que personne n’imagine qu’il puisse y avoir de l’amiante dedans. »
Bonne écoute !
Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans notre hors-série spécial amiante !
Affaire à suivre…
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