Audit énergétique, un marché sévèrement encadré

Qui pourra réaliser le futur audit énergétique ? Si ce nouveau marché, réglementaire et solidement arrimé à la transaction, semble séduisant, il risque cependant d’échapper à bon nombre de diagnostiqueurs. Faute de disposer des prérequis.

Exigé dès la mise en vente du bien, comme le DPE, et annexé au DDT comme les autres diagnostics. A première vue, on se dit que ce nouveau marché tend les bras au diagnostiqueur, qu’il est même taillé pour la filière du diagnostic. D’autant que les principaux prescripteurs de ce nouvel audit, agents immobiliers ou notaires, seront les traditionnels clients du diag, d’autant qu’il faudra se montrer réactif (et compétitif aussi) pour ne pas contrarier une vente par exemple.

Sauf que le gouvernement s’appuie sur le décret de 2018 qui définissait les compétences des auditeurs chargés de réaliser l’audit CITE (Crédit d’impôt pour la transition énergétique). Autrement dit, l’auditeur devra afficher un signe de qualité (Opqibi et Qualibat sont les seuls aujourd’hui à délivrer le précieux sésame) pour lequel des prérequis sont bien définis.

Profil thermicien ou architecte

L’accès à ce marché reste sévèrement encadré. D’abord, l’entreprise qui aspire à ce fameux signe de qualité, doit disposer d’un référent technique, un au minimum par tranche de 20 salariés œuvrant dans l’audit énergétique.

Exit le DPE même avec mention, ce référent doit suivre une formation spécifique (deux jours minimum, quatre pour un architecte) et attester d’un diplôme dans la maîtrise d’énergie combiné à une expérience en matière de rénovation énergétique: diplôme ou titre de niveau I et un an d’expérience, diplôme ou titre de niveau III et trois ans d’expérience. En clair, à moins de disposer d’un profil de thermicien voire architecte dans ses rangs, l’audit énergétique risque d’échapper aux petits cabinets du diagnostic. Une petite alternative toutefois, le décret autorise aussi un diplôme ou titre bac+5 (sans précision du domaine).

La messe n’est pas encore dite cependant. Le gouvernement peut bien sûr revoir sa copie et permettre aux diagnostiqueurs certifiés du DPE avec mention d’accéder à cet audit. Après tout, le marché est énorme, puisqu’aux logements classés F et G dès 2022, s’ajouteront en 2025 les logements classés E puis les étiquettes D en 2034. Et avec un notaire en guise de gendarme (l’audit énergétique est intégré au DDT, on le rappelle), l’obligation ne risque pas de passer à la trappe.

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