Audit réglementaire : le Cinov ne veut pas des diagnostiqueurs

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Les diagnostiqueurs ne seraient-ils pas suffisamment qualifiés pour le futur audit réglementaire? Il faut le croire. Dans un communiqué, la fédération Cinov a appelé le gouvernement à reporter l’entrée vigueur de cet audit, initialement prévue le 1er janvier 2022 (*). Elle en a également profité pour dénoncer un projet qui selon elle « discrédite les compétences des bureaux d’études ».

En effet, la fédération reproche au projet de porter préjudice aux bureaux d’études qui, selon elle, verraient leur travail et leurs compétences dévalorisés par son ouverture aux diagnostiqueurs immobiliers. Extrait du communiqué: “Le projet d’« audit réglementaire » concurrence et dévalorise indéniablement les outils préexistants, pourtant synonymes de savoir-faire et d’expertises spécifiques. Par ailleurs, le coût plus attractif qui sera sans doute proposé aux ménages par les diagnostiqueurs pour cette nouvelle prestation participera de fait à déprécier les expertises en place.”

Ce n’est pas le seul reproche adressé par le Cinov à cet audit. Selon la fédération -qui a pourtant compté par le passé une branche diagnostic-, l’aboutissement du projet en tant que tel pourrait également nuire aux vendeurs et aux acquéreurs. La fédération évoque une confusion et des contours encore flous. “Cette nouvelle qualification repose sur un référentiel peu qualitatif dont les contours soulèvent de nombreuses interrogations, créent une confusion pour les vendeurs et acquéreurs et engendrent un risque de sinistralité très important.”

La prise en charge des travaux préconisés par l’audit réglementaire pose aussi question, ce même audit n’étant pas éligible, pour le moment, à un financement MaPrimeRénov’, ou utilisable pour l’obtention des CEE (Certificats d’économie d’énergie). La remarque n’est pas nouvelle, elle a déjà été formulée par le CSCEE (Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique) au cours des dernières semaines.

Pour étayer sa demande d’un report déjà entériné par le ministère, la fédération estime également l’objectif annoncé de 100.000 audits par an « difficile à atteindre ». Elle considère également comme impossible de « former convenablement un nombre d’opérateurs suffisant » d’ici l’échéance du 1er janvier 2022, les référentiels de qualification n’étant pas encore suffisamment aboutis. L’inachèvement des solutions logicielles est également évoqué comme frein au projet en l’état.

(*) Le ministère du Logement a officiellement annoncé son report le jeudi 9 décembre pour une mise en place « courant 2022 ».