L’enveloppe des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) explose. Plus de huit milliards d’euros sont prévus en 2026, a annoncé vendredi la ministre de la Transition écologique, Monique Barbut. La hausse est vertigineuse, +27 % par rapport à 2025. L’objectif est clair : financer la rénovation énergétique sans alourdir le budget de l’État.
C’est l’autre grand dispositif qui finance les rénovations énergétiques des ménages, même si celui-ci demeure souvent obscur à leurs yeux, même s’il fait moins parler de lui. En 2025, les CEE ont ainsi financé environ 30 % des aides à la rénovation énergétique globale des logements.
Le privé à la rescousse
Mais avec les coupes dans les rénovations d’ampleur et le désengagement relatif de MaPrimeRénov’, le privé sera encore davantage sollicité. Le gouvernement prévoit ainsi d’augmenter cette part à 60 % en 2026, doublant le volume de CEE mobilisé pour soutenir les rénovations énergétiques ambitieuses.
Au total, huit milliards d’euros devraient être injectés grâce aux CEE en 2026, soit deux milliards de plus qu’en 2025, selon Monique Barbut, devant la commission du développement durable à l’Assemblée national vendredi. Cette augmentation vise à soutenir l’objectif de rénover 700.000 logements par an d’ici 2030, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en améliorant la performance énergétique du parc immobilier français.
Vases communicants
Pas de désengagement de l’État pour autant, assure le gouvernement. Le ministre délégué chargé de la Transition écologique, Mathieu Lefèvre, a souligné qu’aucune baisse de crédits n’était prévue pour MaPrimeRénov’: il s’agit plutôt d’un « basculement d’une partie du financement » vers les CEE. L’Anah, le grand argentier de la rénovation énergétique, devrait donc conserver en 2026 un budget de 3,5 milliards d’euros, dont un milliard provenant des CEE.
En apparence, le calcul apparaît séduisant pour les finances publiques. Mais cette explosion des CEE risque de se répercuter sur les ménages : les obligés contraints à acheter des CEE devraient transférer une partie du coût. Selon la Cour des comptes, les CEE représentaient déjà en 2024 un montant moyen de 164 euros. L’association Que Choisir alerte dans une étude d’octobre : opaque et parfois jugé peu efficace, le dispositif tend à devenir coûteux pour les Français.

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