
A force d’être répété, le message va bien finir par passer. L’Observatoire national de la sécurité électrique (Onse) a récemment publié son baromètre sur la sécurité électrique du logement. Ou plutôt l’insécurité électrique devrait-on dire. Car comme les crus précédents, les chiffres ne sont pas bons, franchement pas bons, avec plus de huit logements sur dix qui comptent toujours au moins une anomalie.
On n’en a pas forcément conscience, mais notre logement n’est pas sûr. Ce n’est pas qu’une impression, c’est une vérité scientifique depuis que le diagnostic électrique existe, obligatoire à la vente comme à la location dès que l’installation électrique a plus de quinze ans.
Avec le concours des diagnostiqueurs immobiliers, l’Onse a ainsi épluché quelque 400.000 rapports, 320.000 produits lors d’une vente, 80.000 lors d’une location. Et les chiffres ne sont pas bons, franchement pas bons. 84,6% des logements proposés à la vente et 74% de ceux mis en location présentent au moins une anomalie. 82,6% pour l’ensemble.

C’est à peine mieux qu’en 2024 (83%), un peu mieux qu’en 2021 (85%), laissant penser que la sécurité électrique dans le logement s’améliore sensiblement. Sans doute, doit-on y voir un bienfait du diagnostic immobilier qui permet souvent aux Français de prendre conscience des anomalies de leur logement. Difficile d’y remédier quand ces anomalies restent ignorées. Six personnes sur dix effectuent ainsi des travaux de mise en sécurité électrique après avoir pris connaissance du diagnostic, selon un sondage de Promotelec.
C’est grave docteur ?
On progresse, on progresse, mais il reste encore du chemin. D’autant que selon le baromètre de l’Onse, certains logements accumulent les défauts. Champions toutes catégories, les logements construits entre 1980 et 1990 cumulent en moyenne six anomalies. Quatre fois plus que pour un logement construit dans la décennie suivante.
N’importe quel diagnostiqueur le dira, plus c’est vieux, plus il y a de chances de tomber sur des anomalies : prise à la terre défectueuse, matériel vétuste ou inadapté, risques de contacts directs avec des éléments sous tension, des prises ou des interrupteurs mal positionnés dans une salle d’eau, et on en passe. 88% des logements sortis avant 1980 sont en dehors des clous.
Bien sûr, qu’il y ait une anomalie ne veut pas dire que l’on va s’électrocuter ou que la maison va prendre feu. Le risque est pourtant bien réel. L’Onse rappelle ainsi les tristes chiffres liés à l’insécurité électrique. Si le nombre de personnes victimes d’électrocution a considérablement chuté depuis 20 ans (34 décès enregistrés en 2022), on recense encore chaque année quelque 3.000 électrisés -souvent des enfants- dont un tiers passe par les urgences.
Les conséquences d’une installation électrique défectueuse sont aussi matérielles. En 2022, les assureurs ont enregistré 238.000 déclarations de dommages électriques, et on estime entre 30.000 et 55.000 le nombre d’incendies d’origine électrique chaque année.
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