Le DPE est devenu le mètre étalon de la rénovation énergétique, et pourtant il demeure méconnu. Une bonne majorité de Français continue à ignorer l’étiquette de son logement et à voir dans ce diagnostic une contrainte administrative. Pourtant, si l’on en croit l’enquête de l’Anil (Agence nationale pour l’information sur le logement), ces mêmes Français le voient comme « une information utile ».
Non le DPE n’est pas un déclencheur de rénovation comme on pourrait l’imaginer. D’ailleurs, même si le diagnostic jouit d’une publicité inédite depuis sa réforme en 2021, la plupart des ménages méconnait encore le classement énergétique de son bien. Les enquêtes à répétition le disent régulièrement, et l’étude de l’Anil n’y coupe pas : à peine plus d’un tiers (36%) connaît l’étiquette de sa résidence principale.
Un DPE qui reste méconnu…
Et cette méconnaissance vaut pour tous les statuts : les locataires du parc privé, ou public, les propriétaires occupants, et même les propriétaires bailleurs. Ces derniers apparaissent pourtant en première ligne, directement ciblés par les obligations de décence énergétique dictées par la loi Climat et résilience. « Être bailleur n’influe pas sur la connaissance de l’étiquette énergétique de sa résidence principale, constate l’Anil. 64 % déclarent ne pas savoir celle de leur résidence principale alors que 68 % d’entre eux la connaissent pour leur patrimoine locatif. »
Même si depuis le 1er janvier, le DPE peut également être exigé en cas de rénovation, il demeure d’abord dans l’esprit des Français une obligation qui se manifeste en cas de vente et de location. « La réalisation du Diagnostic de performance énergétique (DPE) reste associée à un acte administratif, qui porte une obligation », explique l’Anil. En clair, « une contrainte administrative ».
… mais pourtant jugé utile
Pour autant, largement critiqué des professionnels, ce DPE n’est pas forcément mal vu du grand public. Bien au contraire. L’Anil a aussi interrogé sur la perception que les ménages se faisaient du diagnostic. La vision est plutôt positive : 55% des personnes interrogées (et même 65% chez les locataires du parc privé) le voient d’abord comme « une information utile », mais aussi un « outil pour réduire (ses) dépenses énergétiques ».
On l’oublie parfois, mais le DPE pousse à la sobriété énergétique, en expliquant (en rappelant) la grande influence du comportement sur la facture. L’écart entre les consommations réelles et les consommations modélisées par la méthode de calcul trouve souvent son explication dans les habitudes des ménages. Autre aspect positif, chez les propriétaires occupants, on y voit aussi un outil pour « la valorisation du bien ».
La méconnaissance du DPE reste donc profonde, mais on aurait tort de l’interpréter comme un désintérêt pour la rénovation énergétique. « Ce taux de méconnaissance n’est cependant pas le signe d’un désintérêt, affirme l’Anil. Le panel désigne le DPE d’abord comme une information utile et il manifeste une bonne adhésion à la rénovation énergétique des logements. » Un répondant sur deux s’inscrit ainsi dans une démarche de rénovation énergétique malgré les écueils maintes fois soulevées : frein financier, manque de confiance… et même manque d’information. C’est aussi un des paradoxes soulevés par l’enquête : malgré son abondance, l’information est jugée difficilement accessible par 69% des répondants, en particulier lorsqu’il s’agit des aides.
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