Rénovation, rénovation, mais n’oublions pas l’objectif ultime, la neutralité carbone. Une course contre la montre est lancée. Cinquante gros industriels, parmi les plus pollueurs de France, se sont engagés cette semaine à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, mais quid des particuliers ? À vrai dire, si l’on en croit un récent sondage OpinionWay/HelloFresh, les Français ne savent pas toujours par où commencer.
Le cap est donné. Pour lutter contre le changement climatique, la France s’est dotée d’une Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) avec une feuille de route jalonnée d’objectifs d’ici à 2050. Pour être dans les clous, il faudra ainsi avoir réduit les émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici 2030. Autant dire demain. L’objectif est toutefois différencié selon les secteurs : dans le bâtiment, la stratégie bas-carbone ambitionne une réduction des émissions de GES par rapport à 2015 de 49%.
Plus facile à dire qu’à faire. Car l’enquête d’OpinionWay montre combien ces objectifs macros ne sont pas toujours compris des Français. Si trois quarts d’entre eux savent donner une définition à la « décarbonation » (ou décarbonisation), 72% estiment que décarboner son quotidien est à la fois compliqué et coûte cher. En particulier lorsqu’on touche à l’assiette. D’ailleurs, six personnes sur dix disent ne pas savoir par où commencer…
Je veux bien décarboner, mais d’abord les autres
Pourtant, un peu comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, beaucoup des personnes interrogées ont déjà adopté des écogestes. Du genre : limiter le temps passé sous la douche, baisser le chauffage et/ou réduire la climatisation, consommer des produits alimentaires locaux et de saison, réparer plutôt que jeter (ou racheter du neuf), consommer de l’eau du robinet… Trois quarts des Français ont adopté au moins six de ces gestes, même s’ils reconnaissent quelques écarts de temps à autre. 26% ont adopté au moins six gestes et s’y tiennent fermement, et 10% des personnes interrogées ont résolument adopté aucun geste.
C’est bien, mais peut faire mieux. Justement, plus de huit Français sur dix (82%) estiment qu’ils pourraient en effet en faire plus. Mais seuls 46% se disent « motivés » pour passer de la parole au geste. On veut bien en faire davantage, mais pas forcément bousculer ses habitudes de consommation ou réduire sa qualité de vie.
89% ont pourtant conscience que la lutte contre le changement climatique, passe par un effort citoyen « pour décarboniser son mode de vie », mais on compte d’abord sur les autres : 91% des personnes interrogées estiment qu’il appartient aux entreprises de réduire leurs émissions de dioxyde de carbone tandis que c’est d’abord aux plus riches de décarboniser leur quotidien.
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