L’explosion de l’autoconsommation photovoltaïque

Solaire

La rénovation énergétique patine, l’autoconsommation solaire individuelle, elle, confirme son envolée année après année. Dans un récent avis, l’Ademe relève 54% d’installations photovoltaïques supplémentaires entre 2023 et 2024. Et le déploiement de cette autoconsommation bénéfique pour les ménages et pour la planète doit encore s’accélérer.

Qui ne songe pas à réduire sa facture électrique ? La promesse de l’autoconsommation photovoltaïque séduit, elle explose même littéralement. Fin 2024, « 63 % des installations photovoltaïques de France métropolitaine, représentant 18 % de la puissance photovoltaïque installée, réalisaient de l’autoconsommation partielle ou totale de l’électricité produite », selon l’Ademe. Et cela s’accélère encore. Entre 2023 et 2024, la puissance installée en autoconsommation totale ou partielle a augmenté de 72% et le nombre d’installations de 54%!

Avant 2021, il fallait compter en moyenne 1 GW supplémentaire installé chaque année en France. Entre 2021 et 2023, la puissance installée a bondi à 2,5 GW annuellement. Résultats, mi 2024, la puissance totale du parc photovoltaïque atteignait désormais 22,2 GW. Avec moins de 5% de la consommation électrique en 2023, la production d’électricité d’origine solaire photovoltaïque ne pèse pourtant pas lourd. Pour le moment. Car la PPE2 (Programmation pluriannuelle de l’énergie) vise entre 35,1 et 44 GW à horizon 2028 au rythme de 3 à 5 GW/an. C’est bien mais peut (doit) mieux faire. La version en consultation de la PPE3 fixe des objectifs de déploiement entre 75 et 100 GW d’ici 2035 avec 5 à 8 GW supplémentaires chaque année.

Le photovoltaïque est poussé par la réglementation avec la loi APER de 2023 qui impose des obligations de solarisation dans le neuf ou pour les parkings par exemple. Il est aussi encouragé dans le résidentiel par la promesse d’une autonomie énergétique et la démocratisation des panneaux plug and play commercialisés dans la grande distribution et pouvant être branchés sur une simple prise électrique. Même si ces kits à bas tarifs doivent s’accompagner de précautions, l’Ademe y voit une façon de couvrir une partie des consommations permanentes de la maison (consommation VMC, réfrigérateur, congélateur, box internet, chauffage de l’eau, PAC…).

Deux tiers de Français favorables à l’autoconsommation

La raison de cet engouement est d’abord pécuniaire. Le spectre de précieuses économies sur la facture énergétique encourage les ménages à s’équiper : selon une enquête de l’Ademe de 2023, « 67% des Français s’intéressent à produire et autoconsommer de l’électricité d’origine photovoltaïque même si elle coûte un peu plus cher ». L’Agence de la transition écologique met toutefois en garde, l’autoconsommation totale n’est pas toujours la solution la plus avantageuse pour les ménages: tout dépend de la puissance de l’installation. « Par exemple, autoconsommer 45% de sa production au lieu de 25% permet à une installation résidentielle de 3 ou 9 kWc d’être rentable en moyenne 5 ans plus tôt », note l’Ademe. En revanche, pour une installation plug and play, souvent de petite puissance, l’autoconsommation totale représente souvent le meilleur choix.

L’Ademe pousse davantage au développement d’installations photovoltaïque, c’est tout bénéfice. Non seulement, cette explosion de l’autoconsommation solaire participe à la neutralité carbone, mais elle contribue aussi à atteindre les objectifs du décret tertiaire ou à améliorer la note DPE de son bien. Elle s’accompagne également d’une évolution des usages chez le particulier. Autant consommer l’énergie produite soi-même, l’autoconsommation s’accompagne ainsi d’un déplacement des usages (ballon d’eau chaude, recharge électrique, machine à laver…) sur des périodes de 10h à 16h, permettant de soulager le réseau aux heures de pointe.

Seule réserve importante de l’Ademe sur l’essor de l’autoconsommation, il porte sur les moyens de stockage. Le couplage d’une installation photovoltaïque avec des batteries stationnaires pour tendre justement à l’autoconsommation, même lorsque le soleil est couché, n’apparaît pas forcément des plus pertinents aux yeux de l’Agence « car ces batteries ont des impacts environnementaux non négligeables, par exemple sur les ressources minérales et métalliques (lithium et graphite notamment) nécessaires à leur fabrication ».

L’avis de l’Ademe.

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