La série des annonces se poursuit. Après avoir retouché au DPE, après avoir assoupli le calendrier des rénovations, le gouvernement souhaite aussi revoir MaPrimeRénov’. Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, et Guillaume Kasbarian, le nouveau ministre du Logement, recevaient, ce jeudi, les fédérations du bâtiment. MaPrimeRénov’ va encore évoluer.
A peine réformée, et déjà remise sur le métier. La nouvelle mouture 2024 de MaPrimeRénov’ était censée doper les rénovations globales. Pourtant, du côté des fédérations du bâtiment, on n’a jamais caché son scepticisme. Est-ce vraiment une bonne idée de couper les aides pour les travaux monogestes aux ménages habitant une passoire F ou G ? Est-ce que l’effort de rénovation ne risque pas de reculer puisque l’énorme majorité des aides distribuées depuis 2020 porte justement sur des travaux monogestes?
Reçues jeudi, les deux puissantes fédérations semblent avoir été entendues. « Les deux Ministres sont désormais convaincus du bienfondé de l’absolue nécessité d’apporter des assouplissements aux modalités actuelles d’engagement des travaux de rénovation énergétique », se réjouit la Capeb dans son communiqué. Trois évolutions majeures sont d’ores et déjà annoncées par le ministère de la Transition écologique.
La première consiste à limiter les obligations de recourir à MonAccompagnateurRénov’ « seulement aux subventions les plus élevées ». En clair, seuls les ménages très modestes qui peuvent prétendre jusqu’à 90% de financement, et les ménages modestes resteraient concernés. Depuis plusieurs mois, la Capeb met en effet en garde contre un nombre insuffisant d’Accompagnateurs Rénov’, et le risque de freiner les travaux de rénovation. On le rappelle, depuis le 1er janvier 2024, sans cet Accompagnateur, il est désormais impossible de se lancer dans une rénovation globale.
Lever les restrictions sur les travaux monogestes
Deuxième assouplissement annoncé, la simplification du label RGE (Reconnu garant de l’environnement), « notamment pour les petites et moyennes entreprises ». C’est un vœu cher aux fédérations du bâtiment qui a souvent dénoncé la lourdeur du dispositif pour les artisans.
Depuis deux ans, le nombre d’entreprises est d’ailleurs en baisse : fin 2023, Qualibat recensait 53.000 entreprises qualifiées, 3.000 de moins qu’un an auparavant. Un comble alors que la qualification est indispensable pour prétendre aux aides existantes. « Ils (les deux ministres) envisageraient de la pousser au-delà, afin de permettre aux 620.000 entreprises artisanales qui le souhaitent de s’impliquer dans ces marchés », se félicite la Capeb. Aujourd’hui, seules 7% des entreprises du bâtiment affichent en effet le label RGE.
Enfin, le gouvernement entend également « lever les restrictions de financement concernant les gestes de rénovations simples et efficaces ». Depuis le 1er janvier 2024, certains travaux monogestes (isolation, ventilation…) ne sont plus financés à moins d’être couplés avec un changement de chauffage. Pour limiter encore ces travaux monogestes dont l’efficacité a souvent été mise en cause par le passé, un tour de vis supplémentaire est également prévu au 1er juillet prochain: les logements classés F et G n’auront plus accès aux travaux monogestes et devront systématiquement passer par une rénovation d’ampleur. Le gouvernement laisse donc entendre qu’il pourrait également revenir sur ce calendrier.
Des arbitrages doivent encore intervenir, mais le gouvernement est décidé à avancer vite, puisque « l’ensemble de ces assouplissements » sera présenté début mars.
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