Dans un secteur immobilier en pleine mutation, le diagnostiqueur est à un moment charnière. Henri Buzy-Cazaux, président et fondateur de l’Institut du Management des Services de l’Immobilier et membre du Conseil national de l’habitat a été chargé par la ministre de réfléchir à un cursus post-bac pour le diagnostiqueur. Il partage sa vision et les défis auxquels est confronté le métier.
Il connaît bien, très bien même, le diagnostic immobilier. Henry Buzy-Cazaux suit avec beaucoup de passion l’évolution du métier depuis sa naissance. Avec un attachement resté intact: contre vents et marées, parfois, Henry Buzy-Cazaux a souvent pris la défense du diagnostiqueur.
Oui, le métier a sacrément évolué depuis la fin des années 1990. Nourri par des exigences réglementaires successives, il doit cependant gagner en reconnaissance désormais. Et cela passe par une véritable formation professionnelle. « Aujourd’hui, un diagnostiqueur joue un rôle crucial dans la valorisation des biens immobiliers. Pourtant, la formation actuelle, qui dure de 3 à 6 mois, reste insuffisante », souligne Henry.
BTS, licence, master en diagnostic immobilier
Dans son plan d’actions présenté en mars pour restaurer la confiance dans le DPE, Valérie Létard, la ministre du Logement, a confié à Henry Buzy-Cazaux une mission de réflexion sur un cursus spécifique « pour mieux former les futurs diagnostiqueurs et garantir un haut niveau de compétence ». « On ne peut pas nier une disparité de niveaux. Le niveau de compétence global doit monter. (…) Nous devons sécuriser et valoriser le métier de diagnostiqueur. »
Son travail est en cours, de nombreux acteurs de la formation ont été entendus, Henry Buzy-Cazaux évoque déjà quelques idées pour mieux préparer les futurs diagnostiqueurs: un BTS spécialisé, une licence professionnelle, un master et aussi des pistes d’amélioration pour les formation courtes actuelles. Le tout avec une bonne dose de pratique et d’alternance qui font aujourd’hui souvent défaut aux formations du diagnostic. Le rapport devrait être remis à la ministre d’ici deux à trois semaines.
Ce rapport et ses préconisations marqueront, à l’évidence, un tournant dans la formation des diagnostiqueurs. C’est nécessaire aux yeux de Henry Buzy-Cazaux. Car la responsabilité qui pèse sur les diagnostiqueurs est immense, davantage encore aujourd’hui. « Un diagnostic mal réalisé peut avoir des conséquences désastreuses pour la sécurité des occupants », prévient-il, insistant sur la nécessité d’une formation rigoureuse pour garantir la fiabilité des diagnostics.
L’enjeu de cette formation est double. Garantir la compétence du diagnostiqueur aux yeux de tous, mais aussi séduire des jeunes vers cette profession. C’est essentiel car le pays fait face à une pénurie de diagnostiqueurs. Selon les estimations, pour satisfaire aux exigences réglementaires et pallier les départs à la retraite, il va falloir recruter massivement. On recense actuellement 10.000 opérateurs, il en faudra presque autant dans les trois ans. « C’est rare qu’une profession demande à doubler ses effectifs si rapidement. L’urgence est là. » Former mieux, former davantage.
Bonne écoute !
Soyez le premier à commenter