Pourquoi le réchauffement climatique menace nos maisons

Qui dit réchauffement climatique, dit aussi davantage de catastrophes naturelles dans l’avenir. L’assureur Covéa dévoile un livre blanc avec différentes modélisations des risques climatiques pour les prochaines décennies. Les auteurs passent au crible les différents aléas naturels: des sécheresses, des inondations, des orages de grêles, plus fréquents, mais aussi plus violents.

Des inondations plus fréquentes

Rayon inondations, attention à ne pas confondre les crues lentes de plaine et les crues torrentielles ou crues-éclairs. Les premières sont le fruit de pluies récurrentes sur plusieurs semaines qui provoquent des inondations dites « lentes ». Moins spectaculaires sans doute, ces crues lentes se révèlent relativement longues. Covéa prédit “+110% d’augmentation de la sinistralité à horizon 2050”.

Deuxième type d’inondation, les crues torrentielles, celles qui s’observent généralement sur le pourtour méditerranéen. On parle de précipitations très intenses sur des courtes durées du genre 100 mm à 200 mm en 24 heures. Les auteurs du rapport ne se montrent pas très optimistes, ce genre de sinistre risque aussi de se répéter un peu plus souvent à l’avenir: “En moyenne, les précipitations aujourd’hui décennales se produiront tous les 4,5 ans, alors que les précipitations, aujourd’hui vicennales, se produiront tous les 7 ans et les précipitations, aujourd’hui cinquantennales, tous les 11 ans”. Résultat, la sinistralité devrait aussi faire un bond de +130%.

Les sécheresses n’épargnent aucune région

Autre poste de la sinistralité à connaître une sérieuse inflation dans les décennies à venir, les sécheresses inquiètent déjà vivement les assureurs. “On constate que les sécheresses vont s’accentuer sur l’ensemble du territoire, quelles que soient les saisons considérées.” Le rapport prédit “une hausse de la charge sinistre de l’ordre de +60 % sur les expositions Covéa”.

Certaines régions devraient être particulièrement touchées par le phénomène des RGA (retrait-gonflement d’argile). “Les plus fortes évolutions attendues se concentrent sur l’ensemble du « croissant argileux » qui s’étend du Var au Val-de-Loire en passant par le midi-toulousain. Le Bassin Parisien, les Hauts-de-France, le Centre-Est (Bourgogne et Limagne) font également figure de « hot spot » de sinistralité puisque ces territoires devraient également enregistrer une hausse sensible des dommages dus à la sécheresse géotechnique sous l’effet du changement climatique.”

Plus d’orages de grêles dans le sud

Autre conséquence du réchauffement climatique, il faut aussi craindre davantage d’orages de grêles. Les modélisations de Covéa évoquent “+40 % d’augmentation de la fréquence des orages grêligènes à horizon 2050” et une augmentation de +20% de la sinistralité aussi bien pour les dégâts occasionnés aux biens immobiliers ou aux véhicules.

Là aussi, toutes les régions ne seront pas logées à la même enseigne. Des secteurs actuellement
épargnés devaient être aussi concernés demain. Pour les deux tiers nord, les auteurs du rapport parlent d’une augmentation de un à quatre jours par rapport à aujourd’hui. Mais c’est bien dans le sud que les orages resteront les plus fréquents, et les plus violents avec “une hausse importante du nombre de jours avec grêle”.

Depuis la fin des années 80, la charge de sinistres du marché français a d’ores et déjà triplé “et toutes les projections montrent que ce phénomène s’amplifiera encore fortement dès la prochaine décennie”. “Au global, le changement climatique devrait contribuer à une augmentation de la sinistralité de +60 %
dans les années à venir, en lien avec une hausse de la fréquence et de la sévérité des événements en
inondation, sécheresse et grêle.”
Une bonne nouvelle, toutefois, côté tempêtes, les experts ne voient pas d’augmentation dans le temps. Ni en fréquence, ni en intensité.

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