Nouvelle enquête, et un son de cloche un peu différent. La rénovation énergétique est devenue une évidence, les échéances se rapprochent à grands pas, mais dans les copropriétés, elle encore du mal à passer. Si l’on en croit la dernière étude menée par Hellio, spécialiste de la rénovation énergétique, les copropriétés ne sont toujours pas prêtes à se lancer dans des travaux.
Plus on en parle, moins on a envie de la faire. On pourrait penser que toutes les copropriétés sont désormais converties à la rénovation énergétique. On en est loin. Selon Hellio, 60% des copropriétaires n’envisagent toujours pas de rénovation globale de leur immeuble. Surprenant, cette proportion est même significativement supérieure à la précédente enquête menée à l’automne 2021. Seulement, 30% des répondants envisagent une rénovation dans les 4 ans (35% en 2021). “La part des répondants qui ne souhaitent pas réaliser la rénovation globale de leur copropriété est encore plus importante en 2023 qu’en 2021 (+13 %). Pour ceux qui la projettent, elle n’est envisagée qu’à long terme pour 16 % (4 ans et plus). Ces résultats démontrent que la priorité du Gouvernement donnée aux travaux de rénovation globale n’a pas encore fait ses preuves.”
Ce n’est pourtant pas faute de communiquer sur le sujet. D’ailleurs, on ne peut pas dire que les copropriétaires soient mal informés. Les trois quarts savent que les logements en F et G seront bientôt interdits à la location, et la part des répondants qui méconnaissent l’étiquette énergétique de leur immeuble a fondu comme neige au soleil entre octobre 2021 et janvier 2023, passant de 50% à 38%.
À l’évidence, on semble connaître un peu mieux la réglementation, mais on est encore loin du compte. La rénovation énergétique reste quelque chose de très complexe dont les outils essentiels en copro, comme le DPE et le PPT (Plan pluriannuel de travaux), sont encore méconnus d’un copropriétaire sur deux, pratiquement (49%). L’audit énergétique, indispensable avant de se lancer dans les travaux, reste peu plébiscité puisque seuls 37% disent en avoir effectué un.
Et il en va de même pour les aides. Si MaPrimeRénov’ est bien identifié par trois quarts des répondants, les autres dispositifs d’aides souffrent encore d’un manque de notoriété : 49% et 28% disent respectivement connaître l’éco-PTZ et les certificats d’économie d’énergie, dispositifs mis en place voilà 15 ans, pourtant, et 17% assurent même ne connaître aucune aide.
Cette complexité des dispositifs financiers n’est pourtant pas le principal frein à la rénovation identifié par les auteurs de l’étude. C’est le financier qui arrive en tête largement en tête, pour plus d’un copropriétaire sur dix (81%). La proportion a encore augmenté par rapport à octobre 2021 (75%): plus le temps passe, plus l’écueil financier semble insurmontable, et plus le budget consacré aux travaux diminue. Fin 2021, près d’un tiers des copropriétaires (32%) était prêt à y consacrer plus de 5.000 euros, un an et demi plus tard, ils ne sont plus que 22%. “Le contexte inflationniste provoque de la crispation”, observent les auteurs de l’étude. Le budget dédié à la rénovation par les copropriétaires semble avoir fondu comme neige au soleil, et reste souvent très éloigné de ce qui serait nécessaire.
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