La famille MaPrime va encore s’agrandir. L’Agence nationale de l’habitat (Anah) annonce la naissance d’une nouvelle aide, baptisée “Ma Prime Logement décent”. Comme son nom le suggère, l’État entend accélérer la résorption du logement indigne. L’aide promise pour le 1er janvier 2024 qui reprend les subventions déjà existantes en doublant leur plafond.
Rénover oui, mais pour certains logements, la question ne se résume pas au mode de chauffage ou d’isolation. Lorsque la toiture se révèle en piteux état avec des infiltrations, lorsque l’électricité remonte à Mathusalem, et que les propriétaires n’ont pas les moyens d’y remédier, la rénovation énergétique pourrait presque sembler accessoire. Selon les pouvoirs publics, 400.000 à 420.000 logements dans le parc privé restent aujourd’hui indignes, pour lesquels il faut parler de rénovation tout court.
Des aides existaient déjà, “Habiter serein” ou “Habiter sain”, l’Anah les regroupe sous une bannière unique, “Ma Prime Logement décent”. Plus de simplicité, plus de générosité aussi avec des subventions largement revues à la hausse. Alors que MaPrimeRénov’ Sérénité était plafonnée à 35.000 euros et 65% des travaux pour les ménages très modestes (50% pour les ménages modestes), la nouvelle prime promet de financer jusqu’à 80% des travaux avec un plafond de 70.000 euros “notamment lorsqu’ils permettent d’améliorer l’efficacité énergétique du logement”.
Quels travaux pourront être financés par la nouvelle Prime Logement décent? Des travaux de rénovation énergétique, bien sûr, mais pas que. Il faudra bien entendu attendre la parution des textes d’ici la fin d’année pour connaître le détail des travaux et des ménages éligibles. Mais on peut d’ores et déjà s’en faire une petite idée grâce aux aides qui existaient déjà: rénovation du réseau électrique, du réseau gaz, du réseau de distribution d’eau potable, isolation des fenêtres, VMC, changement de toiture, création de salle de bain… Bref, tous travaux qui permettaient au logement de retrouver de la décence.
Avec un budget revu à la hausse de deux milliards d’euros (6,4 milliards au total), l’Anah compte accélérer la résorption du logement indigne avec des aides plus généreuses et plus lisibles. Les aides “Habiter Sérénité” et “Habiter Sain” rencontraient un succès limité, avec 14.000 logements aidés en 2022. Le gouvernement prépare d’ailleurs un projet de loi portant accélération de la rénovation des copropriétés et de la lutte contre l’habitat dégradé, dont la présentation avait été annoncée pour la fin d’année.
Six mois de sursis pour les travaux monogestes dans les passoires
Tout n’arrivera pas cependant au 1er janvier 2024. Pour “permettre une transition réussie”, l’Anah annonce aussi une réforme qui entrera progressivement en application. Les propriétaires de passoires thermiques qui, en théorie, n’avaient pu accès aux travaux monogestes financés par MaPrimeRénov’, bénéficient de six mois de sursis.
Au 1er janvier 2024 :
- entrée en vigueur des nouvelles aides financières avec leurs nouveaux barèmes: Ma Prime Rénov’, Ma Prime Adapt’, Ma Prime Logement Décent.
- accompagnement systématique par un opérateur agrée « Accompagnateur Rénov’ » des ménages réalisant une rénovation.
- présentation obligatoire d’un DPE pour bénéficier des aides MaPrimeRénov’ par geste.
Au 1er avril 2024 :
- harmonisation des audits énergétiques (audit réglementaire et audit incitatif) avec une méthodologie unique.
- réduction de 30% des forfaits MaPrimeRénov’ pour l’installation d’équipement de chauffage fonctionnant au bois.
Au 1er juillet 2024 :
- les propriétaires des passoires énergétiques, avec un DPE F ou G, ne pourront plus bénéficier de MaPrimeRénov’ pour changer de système de chauffage et seront obligatoirement orientés vers une rénovation d’ampleur dans le cadre d’un parcours accompagné.
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