Face à la sécheresse, le dispositif de catastrophe naturelle se fissure

Face au réchauffement climatique, on pense d’abord rénovation énergétique pour nos logements. Consommer moins d’énergie, émettre moins de gaz à effet de serre, mais ce n’est pas suffisant. La députée EELV/Nupes, Sandrine Rousseau vient de déposer une proposition de loi pour aussi faire face aux sécheresses récurrentes et au phénomène de retrait gonflement des argiles qui menacent plus de la moitié des maisons en France.

On a construit beaucoup de maisons dans les années 1970-80, mais on ne s’est pas préoccupé de la nature du sous-sol. “Les sols argileux ont une spécificité. Quand il fait sec, ils se rétractent et quand il pleut, ils gonflent comme une éponge. Si la maison est construite sur ce sol, les murs tombent chaque fois que ça se rétracte”, explique Sandrine Rousseau.

Le phénomène concerne une maison sur deux en France, mais reste encore largement ignoré des propriétaires. Jusqu’au jour où un mur se fissure, où le carrelage se décolle… Les sécheresses à répétition laissent en effet entrevoir une explosion de cette sinistralité. La députée de Paris regrette que ce sujet soit encore largement boudé par les médias.

Mieux indemniser les propriétaires sinistrés

Sandrine Rousseau a donc déposé en février, une proposition de loi à l’Assemblée nationale pour résoudre le problème des indemnisations des nombreux Français sinistrés et laissés de côté. Car sans reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle pour ce phénomène de retrait-gonflement d’argile, des propriétaires se retrouvent totalement dépourvus avec des travaux qui vont coûter plusieurs dizaines de milliers d’euros.

“Si vous avez un orage de grêle ou un phénomène climatique, juste derrière, il y a une indemnisation. Le problème des retraits-gonflements des argiles est différent. La sécheresse qu’on connaît aujourd’hui et qu’on a connue cet été, n’aura des effets sur les maisons avec l’apparition des fissures, que plusieurs mois après. La difficulté de ce phénomène est de relier les dégradations dans les maisons à la sécheresse. Aujourd’hui, il y a plein de propriétaires dont la maison ne vaut strictement plus rien et qui n’arrivent pas à être indemnisés. Et il y en a qui se trouvent en grande détresse.”

Une ordonnance a déjà fait évoluer la loi en février, Sandrine Rousseau veut aller plus loin pour permettre une meilleure indemnisation. “Il faut rapidement faire évoluer la loi et les mentalités sur ce sujet…” Et pour en parler, pour sensibiliser, sur ce sujet qu’elle estime délaissé, la députée se lance dans une tournée à travers toute la France. Première date, à Lille dès mars.

Bonne écoute !

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