Coup de froid sur les ventes de pompes à chaleur

La chaudière gaz a peut-être été enterrée trop vite. Le syndicat Uniclima a dévoilé les chiffres des équipements les plus vendus en 2024, et cette bonne vieille chaudière à énergie fossile tire son épingle du jeu. Alors que les ventes de PAC air/eau se sont effondrées de 40% par rapport à 2023, les ventes de chaudières fioul et gaz ont significativement augmenté.

Un million de PAC made in France dès 2027, c’était le vœu présidentiel. On en est loin. L’euphorie a vécu, le marché fait grise mine. La PAC, figure de proue d’un mode de chauffage décarboné, ne séduit plus autant malgré les généreuses subventions octroyées. Les ventes de PAC air/eau avaient déjà reculé de 14% en 2023 (307.000 unités vendues), elles chutent de 40% avec 182.000 unités écoulées en 2024. Même la PAC air/air encore croissance en 2023, recule désormais de 14% avec 800.000 unités commercialisées.

Et cela vaut aussi pour tous les autres moyens de chauffage décarboné pourtant promus par MaPrimeRénov’ et les autres aides : -23% pour la géothermie (2.600 unités vendues), -45% pour la chaudière biomasse (9.200 unités) victime des fluctuations du prix du pellet, -23% pour le solaire thermique. A l’inverse, Uniclima compte quelque 445.000 chaudières gaz et fioul vendues en 2024 en hausse de 14% par rapport à 2023.

Source: Uniclima.

Gare toutefois aux conclusions hâtives. L’année 2024 reste une année « sous tension », et cette tendance à contre-courant s’explique d’abord par une conjoncture particulière. La filière subit, aussi, de plein fouet la baisse de la construction neuve et des rénovations énergétiques. Ce qui se solde forcément par moins de PAC à installer.

Le gaz rattrapé par la hausse de TVA

Les fluctuations des tarifs de l’énergie n’ont guère été favorables non plus. Ce qui explique aussi la chute des ventes de PAC air/eau. « Dans un contexte de hausse du coût de l’électricité, ces matériels ont souffert d’une atmosphère anxiogène pour les particuliers comme pour les maîtres d’ouvrage (inflation, dette, situation politique…) ainsi que de l’instabilité et de la complexité des aides MaPrimeRénov’ », explique Uniclima.

A l’inverse, cette bonne vieille chaudière gaz a été poussée par des vents favorables « avec des prix des énergies au plus bas et une possible reconstitution des stocks distributeurs ». Cette hausse demeure toutefois un trompe-l’œil : « Malgré le développement du gaz vert et la pertinence des solutions hybrides, les ventes restent inférieures aux volumes du passé et devraient souffrir en 2025 de la hausse de la TVA. »

« Le rebond observé reste conjoncturel et ne traduit pas un retournement de la tendance baissière de long terme. » Avec la fin annoncée de la TVA à taux réduit sur les chaudière gaz, des ménages ont vraisemblablement anticipé. L’année 2025 ne devrait pas être du même acabit. La TVA sur la fourniture et l’installation d’équipements au gaz a déjà été remontée à 10% au 1er janvier 2025, et avec la loi de finance 2025 enfin promulguée, elle passera à 20% dès le 1er mars.

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