Les quiz de l’été: les idées reçues de la rénovation

Oui, méfiance. La PAC (ou pompe à chaleur) peut-être une bonne idée pour améliorer la performance énergétique de son logement. En plus, l'équipement bénéficie d'aides généreuses de l’État. Mais avant de changer de moyen de chauffage, il faut d'abord songer à l'isolation. Isoler, ventiler, puis se chauffer, la rénovation doit automatiquement se faire dans cet ordre. Car une PAC dans une passoire thermique se révèle souvent contre-productive.

On ne veut pas vous inquiéter, mais si c'est dans son jus, tous les travaux seront à réaliser tôt ou tard. Idéalement, il est préférable de privilégier une rénovation globale, mais faute de budget ou de temps (ou les deux), ce genre de chantier n'est pas toujours envisageable. Dans une rénovation par étapes, il faut d'abord penser à l'isolation (en commençant par la toiture qui concentre un tiers des déperditions), puis la ventilation (pour préserver la qualité de l'air intérieur) et enfin, le chauffage.

Effectivement, la rentabilité d'une rénovation énergétique est loin d'être démontrée. France Stratégie, le think tank rattaché à Matignon s'est penché sur la question: la rentabilité des travaux pour atteindre une étiquette C serait assurée pour 36% des logements au bout de 20 ans ! Et si on allonge à 30 ans, on estime que la rénovation sera rentable pour moins des trois quarts du parc. Mais la rentabilité financière n'est pas le seul enjeu: la rénovation reste bon pour la planète, elle est bonne aussi pour la santé et le portefeuille de Français : rénover tous les logements F et G permettrait 10 milliards d'euros d'économies notamment sur le budget de la Sécu.

Eh oui, toutes ces obligations existent déjà pour le propriétaire d'une passoire énergétique classée F ou G. Audit énergétique réglementaire ou d'interdiction de location seront peu à peu étendues à d'autres classes énergétique. Sans compter que de nouvelles dispositions verront vraisemblablement le jour dans les prochaines années... Moralité, la rénovation, tout le monde (ou presque) y passera tôt ou tard.

Eh oui, ça fait beaucoup et encore, ce n'est pas exhaustif. Pas facile de s'y retrouver, d'autant que chaque dispositif fonctionne avec ses propres règles, s'adresse parfois à des publics différents et évolue aussi sans cesse. Pour ne pas se faire mal à la tête, le mieux est de s'adresser à un conseiller de France Rénov' (c'est son boulot de se casser la tête et c'est gratuit!). L'Ademe propose également un guide des aides financières qui comme le calendrier Pirelli est remis au goût du jour d'année en année.

Eh oui, le bâtiment représente à lui seul 44% de l'énergie consommée en France. Bien plus que l'industrie ou que les transports. Il est également l'un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre. Moralité, sa rénovation devient un enjeu essentiel face au réchauffement climatique, mais aussi face aux évolutions de la société comme le vieillissement de la population. Par exemple, avec MaPrimeAdapt', le gouvernement aide aussi les seniors à financer des travaux d'aménagements pour favoriser le maintien à domicile.

Vous ne le saviez peut-être pas mais la surface a une grande influence sur le DPE. Un petit logement se trouve donc souvent pénalisé, alors qu'une vaste demeure, elle, sera avantagée. La preuve par les chiffres. Selon l'Observatoire du DPE, un tiers des logements de moins de 30 m² écope d’une étiquette F ou G et si on baisse le curseur à une surface en dessous de 20 m², la proportion de passoires grimpe à 37%. Ce problème est connu du gouvernement, un correctif au DPE pourrait ainsi être apporté dans les prochains mois.

En fait, les pires passoires énergétiques se rencontrent plutôt dans les constructions d'après-guerre (années 1950-1970). Les maisons plus anciennes construites dans la première moitié du XXe siècle ou même avant sont un peu mieux considérées mais écopent souvent d'une étiquette F et G. La performance énergétique dans l'ancien fait toutefois débat: la méthode utilisée par le DPE ne correspondrait pas aux réelles performances de ces bâtiments. Des études ont montré que ces maisons anciennes en torchis, en pans de bois, en pierre, méritaient souvent un classement plus flatteur.

En fait, toutes ces mesures ont d'ores et déjà été annoncées avec l'objectif majeur de doper les rénovations globales. Le gouvernement en veut 200.000 dès 2024, trois fois plus qu'aujourd'hui. Seule mesure qui n'ait pas été annoncée, la consignation du montant des travaux de rénovation énergétique, lorsqu'un bien est mis en vente. Pour le moment... Car la mutation demeure l'occasion rêvée pour réaliser la rénovation d'un bien.

Eh oui, c'est faux. Même si ces offres coups de pouce à un euro ont joui d'une abondante publicité par le passé, il s'agit d'une trouvaille des petits génies du marketing, pour encourager les ménages modestes à se lancer dans les travaux. Le cumul de leurs aides aboutissait à un reste à charge réduit à peau de chagrin. Face aux abus récurrents et aux nombreuses arnaques, ce type d'offre a été supprimé. Qu'on se rassure, il demeure encore des aides à l'isolation ou au changement de chaudière, mais cela coûtera un peu plus d'un euro.