Passoire énergétique : une décote toujours plus prononcée

La valeur verte mesurée par les Notaires de France depuis le début des années 2010 ne cesse de s’affirmer. Selon la dernière étude sur le sujet, la décote est de plus en plus importante pour une passoire classée F ou G tandis que les logements vertueux flanqués d’une étiquette A ou B enregistrent une plus-value de plus en plus forte.

Il y a décidément un avant et un après la loi Climat et résilience. Bien sûr, depuis les années 2010, les Notaires de France avaient déjà observé l’influence du DPE sur les ventes. Mais celle-ci demeurait mesurée, et selon le type de bien et les régions elle avait même sérieusement tendance à s’estomper. On oublie.

Plus aucun territoire, plus aucun type de bien n’échappe désormais au phénomène. Même Paris, zone tendue par excellence, où la valeur verte restait encore négligeable auparavant est rattrapé par cette valeur verte. La tendance avait déjà été observée par les Notaires sur l’année 2022, juste après la loi Climat et résilience, elle se renforce encore en 2023. « Depuis septembre 2021, dans un contexte de baisse du nombre de transactions de logements anciens, suivi depuis le début de l’année 2023 d’une contraction des prix, l’étiquette énergie du DPE semble avoir un impact toujours plus important sur les prix des logements », observent les auteurs de l’étude dévoilée fin 2024.

L’impact du DPE sur les prix de vente des appartements anciens par région en 2023.

D’une région à l’autre, des différences demeurent cependant. Par rapport à une étiquette D considérée comme la médiane, un appartement étiqueté F ou G se vendra en moyenne 15% moins cher dans le Grand-Est ou en Nouvelle-Aquitaine mais (seulement) 7% moins cher en Normandie ou à Paris. Pour une maison, les différences apparaissent encore plus significatives : – 25% (toujours par rapport à une étiquette D) en Nouvelle-Aquitaine, -23% dans le Grand-Est ou dans les Hauts-de-France, mais -10% dans la Grande couronne.

A l’inverse, les biens vertueux se vendent mieux partout en France. A qualités égales, une maison classée A ou B se vendra 18% plus cher qu’une autre classée D, en Occitanie, 15% en Bourgogne-Franche Comté, 10% dans les Hauts-de-France.

L’impact du DPE sur les prix de vente des maisons anciennes par région en 2023.

Les ventes de passoires augmentent

Malgré des différences, la valeur verte a donc rattrapé toutes les régions avec des différences de prix de plus en plus marquées. « En 2023, les maisons anciennes de classes A-B se sont vendues en France métropolitaine 1,7 fois plus cher que celles de classes F-G », remarquent les Notaires de France. Plus l’étiquette est généreuse, plus le logement résiste à la baisse des prix.

« Dans un contexte global de contraction des prix en 2023 (-2% sur le collectif et -4% sur l’individuel), le prix médian des logements anciens les plus économes (classes A et B) se distingue, augmentant de 1% sur un an pour les appartements et de 2% pour les maisons. A contrario, le prix des logements les plus énergivores (classes F et G) diminue davantage pour les appartements (-6%) et suit la tendance pour les maisons (-3%). »

Évolutions annuelles du prix de vente médian des maisons anciennes
les plus économes et les plus énergivores en 2023.

L’étiquette a une nette influence sur les prix, mais aussi sur les mises ventes. Les acteurs immobiliers avaient déjà remarqué une augmentation des ventes de passoires énergétiques à l’approche des obligations de décence énergétique, les Notaires de France confirment la tendance. Même si l’augmentation est moins forte que l’année précédente, « sur l’année 2023, en France métropolitaine, la part des ventes de logements anciens les plus énergivores (classes F et G) conserve un des niveaux les plus élevés de la décennie, à 17% ».

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