Rénovation, le gouvernement envisage de revoir le dispositif des aides

Isolation par l'extérieur

La stabilité de MaPrimeRénov’ n’aura guère duré. Maintenu en l’état en 2025, avec seulement quelques évolutions à la marge par rapport à la précédente version, le dispositif pourrait bientôt voler en éclats. Sur fond d’économies budgétaires, avec une aide qui ne séduit plus autant les ménages qu’auparavant, le gouvernement songe à tout remettre sur la table. Quitte à rapprocher MaPrimeRénov’ des CEE.

Nouveau coup de rabot. Selon une information du Parisien, Bercy songe sérieusement à réduire l’enveloppe consacrée à MaPrimeRénov’. Oui, encore. Dans le prochain projet de loi de finances, l’Anah (Agence nationale de l’habitat) pourrait ainsi voir son budget fondre de 700 millions d’euros supplémentaires. Si on fait les comptes, avec les deux milliards d’euros déjà supprimés en 2024, le budget se verrait ainsi ramené à 1,6 milliard d’euros. Du jamais vu depuis le début de la décennie.

L’heure est désormais aux économies budgétaires, le gouvernement veut réduire la voilure sur la rénovation énergétique. Le moment paraît propice, puisque la rénovation ne fait plus autant recette, avec des chiffres qui dégringolent d’année en année: seulement 230.000 rénovations financées à fin octobre.

Pour 2025, les ambitions ont d’ailleurs d’ores et déjà été revues à la baisse: l’Anah escompte désormais 100.000 rénovations d’ampleur et 250.000 rénovations par geste sur l’année. Loin des 700.000 rénovations réalisées en 2022, loin de l’objectif de 200.000 rénovations globales censé être atteint dès 2024. Et les atermoiements autour du budget 2025, l’absence de garantie de versement des primes en ce début d’année, n’aident franchement pas à relancer la machine.

Un rapprochement avec les CEE

Le dispositif de rénovation énergétique va mal. La complexité système d’aides éparpillé façon puzzle entre MaPrimeRénov’ et les certificats d’économie d’énergie (CEE) n’est pas nouvelle. Tout comme les critiques sur l’efficacité des deux principales aides.

Ajoutons désormais l’impérieuse nécessité de réaliser des économies, le gouvernement songe à revoir le dispositif « de fond en comble », toujours selon le Parisien. MaPrimeRénov’ pourrait à l’avenir être dédiée aux rénovations d’ampleur, tandis que les travaux monogestes incomberaient aux CEE. Dans une interview accordée au Figaro la semaine passée, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin annonçait d’ailleurs un travail pour « rapprocher » les deux dispositifs, MaPrimeRénov’ et les CEE.

Simples annonces pour le moment, mais celles-ci font écho au rapport de la Cour des comptes dédié aux CEE et dévoilé en septembre dernier. L’institution de la rue Cambon réclamait « une réforme d’ampleur » pour ce dispositif souvent obscur aux yeux des Français qui sans le savoir en portent pourtant la charge. Puisque les énergéticiens reportent finalement le coût de ces CEE sur leur facture, les Français s’acquittent de cette « taxe déguisée » lorsqu’ils règlent leur note d’électricité ou de gaz, ou remplissent le réservoir de leur véhicule. La Cour des comptes avait ainsi estimé cette charge à 164 euros pour chaque ménage en 2023, plaidant pour une réforme profonde du dispositif ou, à défaut, sa disparition pure et simple.

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