C’est connu, le premier poste de déperdition dans le bâtiment, c’est la toiture. Grosso modo, un tiers des pertes de chaleur se font par les combles dans une maison non isolée. Dans une récente étude, l’association Promotoit évoque un gisement d’économies qui reste colossal.
Le toit d’abord. Avant de songer à changer de chauffage, avant même tout geste de rénovation, la priorité des priorités reste l’isolation de la toiture. Que les aides à l’isolation des combles aient fondu comme neige au soleil ces dernières années, ne change rien.
L’association Promotoit qui regroupe sept grands noms de l’isolation et de la toiture (Velux, Terreal, Isover…) a réalisé une étude sur l’efficacité de la rénovation énergétique des toits en maisons individuelles. Verdict ? « Les gisements de gains énergétiques vont de 24% à 39% après isolation performante des combles. »
L’étude se base sur un échantillon représentatif de logements édifiés avant 2000. Avec les principales typologies existantes : toitures plates, combles aménageables, combles perdus, ou combles aménagés. On s’y attendait un peu, dans les maisons aux combles non aménagés, le gain se révèle le plus important : de 28% à 39% lors d’une rénovation avec aménagement de combles. « Le gisement de gains est alors plus élevé en raison de la surface créée et de la meilleure compacité du bâtiment après l’aménagement. »
Un million de maisons sorties du statut de passoires
A l’échelle macro, l’avantage est double avec des gains énergétiques et la création de 15 millions de m² habitables, estime Promotoit. « Près d’une maison à combles aménageables sur quatre dispose d’une isolation très insuffisante et 14,5% sont classées comme passoires énergétiques. L’aménagement et la rénovation énergétique de leurs combles permettraient des gisements de gains énergétiques de 16,7 KWhep/m²/an, couplés à la création de 15 millions de m² habitables. »
L’étude se penche aussi sur les maisons avec des combles déjà aménagés, le gros contingent qui pèse un tiers du parc. Malheureusement, dans l’aménagement de ces surfaces, l’isolation apparaît souvent insuffisante. « Elles sont en effet 59% à présenter une isolation très insuffisante, et 29,5% sont considérées comme des passoires énergétiques (classes F et G). »
Là aussi, le gisement apparaît donc colossal. « Isoler les 2,6 millions de maisons à combles aménagés les plus énergivores représenterait un gisement d’économie de 23,4 TWH sur 10 ans, soit l’équivalent de la production de 4 réacteurs nucléaires (de 6 TWh) ou la consommation électrique annuelle sur une décennie de trois métropoles comme Lyon, Toulouse et Strasbourg. » Au total, plus d’un million de maisons pourraient ainsi sortir de leur statut de passoire énergétique.
L’étude met ainsi en avant l’efficacité de ce seul geste qui permettrait à lui seul de sortir un million de maisons aujourd’hui classées comme passoires énergétiques. Financée par des industriels de l’isolation et de la toiture, l’étude n’est pas anodine. Alors que l’isolation demeure le parent pauvre des aides, avec des subventions sans cesse raccourcies au fil des ans qui privilégient plutôt les moyens de chauffage, elle doit cependant demeurer une priorité dans le parcours de rénovation énergétique.
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