Depuis le début de la crise sanitaire, le télétravail s’est imposé au sein des entreprises. Mais qui dit travail à la maison, dit risques électriques. D’après une étude de l’Observatoire national de la sécurité électrique (Onse), deux tiers des logements présentent au moins une anomalie électrique.
Imaginez-vous en train de brancher votre ordinateur afin de suivre votre quotidienne visio avec vos collègues préférés, et vous recevez un coup de jus. Ce qui peut entraîner une électrisation voire une électrocution. Le Code du travail ne fait aucune différence, un accident sur le lieu de télétravail est considéré comme un accident de travail classique et peut entraîner la responsabilité de l’employeur.
A l’entreprise de prendre en charge les dommages, dans les mêmes conditions que si l’accident était survenu dans ses locaux. A noter que l’employeur est censé mener une évaluation des risques au poste de travail du salarié. Explications de Sébastien Olivier, directeur du développement et de l’innovation au Consuel (Comité national pour la sécurité des usagers de l’électricité).
Le diagnostic télétravail pour prévenir les risques
Pour identifier les risques, les entreprises peuvent exiger un diagnostic télétravail. Comme celui proposé par Consuel, association à but non lucratif créée en 1964 et reconnue d’utilité publique depuis 2004. Sa mission est de « veiller au respect des prescriptions de sécurité imposées par les règlements en vigueur relatives aux installations électriques, en visant les attestations de conformité ».
Pourquoi réaliser un diagnostic télétravail? « Il permet de vérifier la mise en œuvre des prescriptions de sécurité concernant l’installation électrique de la pièce dédiée au télétravail comme le bureau, le salon etc. (…) Il répond à une règlementation qui dit aujourd’hui que l’employeur a une obligation de sécurité vis-à-vis de son collaborateur sur le lieu de travail. Par extension, il faut que l’on soit certain de la sécurité de ce même collaborateur à son domicile et à la fois que le propriétaire, le bailleur ou l’usager respecte l’obligation de décence et de sécurité du logement selon la loi SRU”, explique Sébastien Olivier.
Consuel propose cette prestation depuis 2016, et réalise chaque année environ 1.000 à 1.500 diagnostics télétravail. On pourrait penser que la crise sanitaire et l’explosion du télétravail “imposé” par les pouvoir publics ont fait exploser la demande, mais paradoxalement, ce service est actuellement moins demandé. Sébastien Olivier insiste cependant sur son importance. Si ce n’est pas l’employeur qui exige la réalisation de ce diagnostic, le salarié peut lui-même effectuer une demande directement sur le site.
200.000 incendies par an, 50.000 issus de problèmes électriques
Le chiffre de l’Onse relayé par Sébastien Olivier, apparaît plus qu’inquiétant. La moitié des incendies est due à un problème d’alimentation comme la surchauffe d’une multiprise. « Je pense notamment aux imprimantes, ordinateurs et autres appareils branchés sur une même multiprise « made in China ». Le risque est réel. »
On peut détecter une prise défaillante, mais le risque reste difficile à repérer pour une personne non sachante. « C’est pour ça qu’il est important de faire intervenir un professionnel de l’électricité chez soi », plaide le directeur du développement et de l’innovation au Consuel. L’intervention dure en moyenne 30 minutes, et le collaborateur reçoit sous 72h le rapport de visite mentionnant les points d’insécurité relevés ainsi qu’un guide Promotelec explicitant les risques encourus et les recommandations associées. Comptez 150 euros HT pour la visite initiale. Par expérience, le coût du diagnostic est supporté par l’employeur ou le salarié, en totalité ou partiellement. Mais une grande majorité des entreprises prennent en charge l’intégralité de ce coût.
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