En région parisienne, les logements énergivores se vendent beaucoup moins bien

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Des passoires énergétiques fort nombreuses dans le parc francilien, mais qui pèsent beaucoup moins dans les ventes. Les notaires franciliens s’interrogent sur l’impact du DPE dans les ventes. L’acquéreur serait-il plus sensible aujourd’hui à la performance énergétique du bien? Sans nier l’importance de l’étiquette énergétique, les comportements évoluent lentement cependant dans la région francilienne.

C’est simple, en Ile-de-France, plus d’un tiers des logements est aujourd’hui classé en F et G (34,5%) selon les chiffres Insee repris par les Notaires. Grosso modo, c’est dix points de plus qu’en province. En cause, l’ancienneté du parc francilien avec sept logements sur dix sortis de terre avant 1945. Et c’est pire encore pour Paris intramuros. Oui, les logements franciliens sont mal classés, mais comme ils affichent aussi des surfaces plus modestes et qu’ils se trouvent souvent dans le collectif, le montant moyen de chauffage reste finalement contenu.

Une évolution réelle, mais lente

La question est de savoir si le nouveau DPE, et le cortège de contraintes annoncées pour le bâti ancien, jouent déjà sur le comportement des acquéreurs. Six mois après l’avènement du nouveau diagnostic, l’évolution n’est pas fulgurante en région parisienne, c’est le moins que l’on puisse dire. “Nos premières explorations de la base immobilière BIEN pour l’Ile-de-France ne permettent pas encore de conclure à des évolutions nouvelles allant au-delà des tendances de fond déjà identifiées”, expliquent les Notaires du Grand Paris. “Le mouvement d’amélioration de la qualité énergétique des logements anciens vendus est réel mais lent.”

Les Notaires ont décortiqué les ventes pour savoir quels types de logements se vendaient le plus. Plus d’un tiers de passoires énergétiques, on devrait donc retrouver la même proportion dans les ventes. Mais le compte n’y est pas. Passons sur les étiquettes A ou B qui restent finalement marginales dans les ventes franciliennes. Logique. “Les étiquettes A et B, très exigeantes (…) ne sont généralement attribuées qu’aux logements neufs ou aux rénovations lourdes qui sont exclues de l’étude.” Plus significatif, le poids des logements classés C a quasiment doublé en l’espace d’une décennie (passant de 6,8% à 12,8% pour les appartements et de 9,1% à 16% pour les maisons). Plus surprenant, en revanche, “les logements énergivores (classes F et G) sont devenus proportionnellement beaucoup moins nombreux dans les ventes de logements anciens (de 22% à 9,3% pour les appartements et de 21,3% à 13,1% pour les maisons)”.

Autrement dit, même si elles pèsent toujours plus d’un tiers du parc francilien, les passoires énergétiques se vendent beaucoup moins. On serait tenté d’y voir une appétence des acquéreurs pour les logements économes, et sans doute que cela joue. Mais les Notaires se montrent cependant prudents, entre les investisseurs qui revendent pour sortir d’un dispositif fiscal, la rotation plus forte dans le parc récent… “Les ventes que nous observons dans l’ancien, comprennent dès à présent beaucoup plus de logements économes en énergie que le parc ne semble en proposer”, ajoutent les Notaires du Grand Paris.