LittleWorker: rénovation et achat, un seul projet immobilier

L'équipe LittleWorker à Bordeaux. La start-up compte aujourd'hui 150 salariés.

Rénover un bien demande à la fois des compétences techniques et financières – ainsi que beaucoup de patience et d’énergie. C’est rarement une partie de plaisir. Pour changer la donne et « rendre la rénovation accessible aux particuliers », deux ingénieurs français issus du groupe Vinci ont créé LittleWorker en mai 2016. Jusqu’en 2020, l’entreprise s’est développée sur ce marché avant de s’adjoindre une nouvelle brique : la chasse immobilière.

César Truchy était le premier salarié de LittleWorker : il est arrivé il y a six ans. Ancien conducteur de travaux, il s’occupe aujourd’hui du « post chantier » et nous apporte son témoignage sur un marché en pleine évolution. “Beaucoup d’entreprises commencent par faire de l’immobilier et développent ensuite une offre autour des travaux. Chez nous, c’est l’inverse, explique-t-il. Nous sommes contractant général. La garantie décennale, c’est la nôtre. Nous avons commencé par rénover des salles de bain et des cuisines, puis des appartements entiers. Et très vite, nous nous sommes intéressés à l’éco-rénovation…

Bien sûr, la réglementation actuelle vient servir les objectifs de la jeune entreprise, mais ce n’est qu’un plus : les clients de LittleWorker, qui appartiennent à la même génération que les fondateurs (ils sont jeunes) sont déjà convaincus par transition énergétique. “Pas besoin de les contraindre avec une loi. Ils sont demandeurs, reprend César Truchy. Leur problème, c’est surtout de trouver un partenaire de confiance, quelqu’un qui les aide à trouver leur logement, qui les conseille sur les meilleurs travaux à engager, qui ait le sens de la décoration, qui sache former une équipe d’artisans et superviser le chantier.

Une équipe dédiée à chaque projet

LittleWorker veut être cet interlocuteur privilégié du client, au centre d’un écosystème composé d’agents immobiliers, de diagnostiqueurs, d’auditeurs, de bureaux d’études, d’artisans… “Des métiers qui n’attirent guère la sympathie du public, relève César Truchy. Il y a toute une image à redorer. C’est là-dessus qu’on se bat : nous voulons que les travaux se passent bien. Que l’expérience soit positive ! Cela me semble normal car dans une vie, on mène seulement un ou deux projets de ce type.

LittleWorker (110 collaborateurs) affecte à chacun de ses clients une équipe dédiée : designer, architecte, ingénieur… en fonction du projet. “Chacun son métier. Ce n’est pas possible d’avoir un seul et unique chargé de clientèle, qui soit polyvalent. Nous formons un collectif.”

Les artisans, eux, sont des partenaires sélectionnés par LittleWorker : “Nous sommes vigilants sur la qualité de la relation, de manière à ce qu’ils répondent présents dès que nous ouvrons un chantier.”

L’entreprise se veut aussi pragmatique : “On a beau vouloir changer le monde, le budget reste central. Notre rôle est d’affecter intelligemment l’enveloppe disponible, entre l’esthétisme, l’efficacité thermique et le confort. Si vous rénovez un 35 m² à Paris, à 11.000 euros du m², vous n’allez pas appliquer 12 cm de laine sur les murs”.

Quant aux aides, elles représentent “une bataille administrative sans fin”. “On a mis deux ans à comprendre comment les obtenir et ça change tous les trois mois. Je comprends que les gens abandonnent.”

À retenir

  • Le panier moyen est compris entre 55 et 60.000 euros HT.
  • Le modèle économique fonctionne à partir d’un budget de 20.000 euros HT.
  • À Paris par exemple, LittleWorker compte une soixantaine d’artisans partenaires.
  • L’effectif devrait grimper de 110 collaborateurs actuellement à 150 en fin d’année et 300 en fin d’année prochaine : essentiellement des profils commerciaux et chargés d’études..

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