Des mesures avaient déjà été prises début 2020 avec un plan de lutte contre les punaises de lit. Insuffisant pour enrayer le fléau qui se propage vitesse “V”. Du coup, le gouvernement muscle son arsenal avec un nouveau plan interministériel “afin d’améliorer la sensibilisation et d’intensifier la mobilisation dans tous les secteurs d’activité concernés par ce fléau”.
Et dire qu’on en était pratiquement venu à bout dans les années 1950. La punaise de lit revient en force. On parlait de 200.000 sites touchés en 2017, deux fois plus l’année suivante, 540.000 interventions en 2019… Et combien aujourd’hui? On ne sait pas trop au juste. “Bien qu’aucune statistique n’existe, sa recrudescence est avérée par les témoignages concordants des différents acteurs confrontés à ses méfaits”, explique le gouvernement.
Le sujet préoccupe déjà les pouvoirs publics depuis plusieurs années. On a ainsi vu les mesures se multiplier: un site internet (stop-punaises.gouv.fr), un numéro d’appel gratuit (0.806.706.806) qui a déjà enregistré quelque 5.000 appels depuis 2020, une feuille de route gouvernementale, une mission parlementaire et un rapport remis au Premier ministre…
Mobilisation générale
Le nouveau plan de lutte du gouvernement renforce encore l’arsenal avec six axes pour enrayer l’inexorable progression du fléau.
- Une communication large destinée à prévenir et repérer au plus tôt l’infestation en sensibilisant et informant les particuliers et les professionnels les plus exposés.
- L’accompagnement de la filière des professionnels 3D pour améliorer le traitement des infestations et orienter les particuliers vers des professionnels reconnus.
- L’observation et la surveillance du phénomène pour mieux adapter les politiques publiques à la réalité du terrain et des infestations.
- La clarification de l’intégration de la punaise de lit dans les relations bailleur-locataire.
- La consolidation de l’expertise scientifique et technique sur la punaise de lit et les moyens de combattre les infestations.
- L’installation d’une gouvernance interministérielle dédiée à la mise en œuvre du plan.
On n’a pas fini d’entendre parler des punaises de lit, l’information et la sensibilisation devraient constituer un pilier de cette lutte. Le gouvernement prévoit à la fois une campagne d’information grand public, des actions de prévention en milieu scolaire, mais aussi des actions de sensibilisation auprès de différents secteurs comme auprès des professionnels de santé et des professionnels intervenant à domicile, ou des secteurs concernés (hébergement, transports collectifs, tourisme…).
Les locataires sont aussi ciblés. La notice d’information annexée aux baux de location des logements
privés sera complétée “d’ici l’été 2022”. Histoire de rappeler la responsabilité du bailleur au titre
de la décence puisqu’un logement infesté par les punaises de lit ne répond pas aux règles de décence. A ce titre, le gouvernement prévoit de nouveaux outils comme la conservation de l’APL lorsqu’un propriétaire refuse de traiter le logement.
Côté traitement, le gouvernement a aussi dans l’idée d’accélérer la professionnalisation de cette filière avec plus de formation pour les professionnels référencés sur stop-punaises.gouv.fr, davantage de qualification et de reconnaissance pour les entreprises et leurs salariés, de la filière. Le diagnostic comme le traitement réclament des compétences particulières, le gouvernement veut “une prestation encadrée et des pratiques adaptées en matière de diagnostic et de traitement”.
Enfin, le plan gouvernemental prévoit la mise sur orbite d’un observatoire national dédié dès septembre 2022 pour mieux renseigner le phénomène. “L’étendue et la progression dans le temps des infestations par les punaises de lit sont encore mal connues. Il est pourtant nécessaire de disposer de données fiables sur les cas d’infestation pour mieux les maîtriser et évaluer l’efficacité des actions menées.”
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