Le DPE devient aussi indispensable avant une rénovation

Le DPE conforte son rôle de pivot en matière de rénovation énergétique. Incontournable à la location comme à la vente, le diagnostic s’impose en prélude à des travaux de rénovation. Avec la nouvelle version de MaPrimeRénov’ promise dès janvier, le propriétaire devra systématiquement produire un diagnostic qui orientera la rénovation du logement.

Message reçu. Le gouvernement revoit en profondeur MaPrimeRénov’ pour en finir avec des rénovations monogestes pas toujours judicieuses. Pas de textes pour le moment, juste des annonces, mais les grandes lignes ont été dévoilées.

Pour mieux cibler la rénovation, le gouvernement s’appuie une nouvelle fois sur ce bon vieux DPE. Autrement dit, à partir de janvier, dès que le propriétaire sollicite une aide MaPrimeRénov’ auprès de l’Anah (Agence nationale de l’habitat), on lui demandera son DPE. Madame, Monsieur, comment est classé votre logement ? Du F ou du G ? Vous n’avez plus le choix, il faut passer par une « rénovation d’ampleur », nouveau concept promu par la prime, qui suggère au moins deux gestes d’isolation et le traitement de la ventilation. Des travaux coûteux, mais l’État a promis des aides plus généreuses encore. En comptant la majoration de 10% pour les passoires qui parviennent au moins à une classe D, l’aide pourra culminer à 90% du montant des travaux avec un plafond de 70.000 euros pour les ménages les plus modestes.

Si le DPE avant travaux renseigne une autre classe, tout sauf du F ou du G, le propriétaire pourra encore solliciter une aide pour des travaux monogestes, et financer, par exemple, l’installation d’une pompe à chaleur. Bien sûr, le propriétaire d’un logement classé C, D, ou E garde la possibilité de combiner plusieurs travaux et de bénéficier également d’aides plus généreuses. Mais là aussi, l’État fixe des conditions : cette rénovation doit permettre de sauter, au moins, deux classes.

Une lettre avant et après travaux

Déjà essentiel en cas de vente ou de location, le classement énergétique va donc jouer aussi un rôle déterminant afin d’orienter les ménages vers la rénovation jugée la plus pertinente. En amont des travaux, mais aussi en aval pour s’assurer que le contrat est bien rempli avec des aides conditionnées désormais par l’atteinte minimale d’une performance énergétique.

Faute de textes, pour le moment, de sérieuses inconnues demeurent cependant. A l’entrée du parcours, on ignore, par exemple, si un DPE 2021 sera nécessairement requis ou si un DPE ancienne formule -à condition que son étiquette ne soit pas vierge- sera encore toléré.

De même, quel justificatif sera demandé aux ménages pour attester d’un saut de deux classes et prétendre à des aides plus généreuses ? Nouveau DPE? DPE projeté? Audit? Logiquement, l’audit énergétique devrait tirer son épingle du jeu puisqu’une rénovation d’ampleur suggère automatiquement le recours à l’Accompagnateur Rénov’ dont la mission est aussi d’établir et de mettre à jour cet audit après les travaux.

Beaucoup d’inconnues doivent encore être levées d’ici les fêtes, mais la nouvelle version de la PrimeRénov’ conforte le DPE au cœur de la stratégie de rénovation. Au risque d’aviver les critiques qui pleuvent déjà sur le diagnostic depuis deux ans et d’accroître la pression pour son amélioration.

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