Comment pourrait-il en être autrement? La crise énergétique accélère sans doute la prise de conscience et dope la rénovation énergétique. Le dernier baromètre réalisé par Opinionway pour monexpert-renovation-energie.fr montre un intérêt grandissant, mais près d’une moitié de Français n’envisage toujours pas de rénovation.
Que l’on considère les objectifs à court, moyen ou long terme, on reste encore très loin du compte. La disparition des passoires énergétiques dès 2028? Il faudrait rénover 1,2 millions logements par an selon le baromètre de monexpert-renovation-energie.fr. La neutralité carbone pour 2050? À peu près le même volume de rénovations annuelles. Autant dire que nous en sommes encore très loin.
Petite lueur d’espoir, la prise de conscience s’accélère. 51% des Français estiment désormais nécessaire de mener des travaux de rénovation chez eux. C’est trois points de plus que le baromètre précédent en 2021; six de plus qu’en 2020. On ne sera pas surpris, la réduction de la facture énergétique figure en tête des motivations. Près d’un Français sur deux (49%) souhaite ainsi réaliser des économies grâce aux travaux. C’est que la facture moyenne s’établit désormais à 2.304 euros par ménage, toutes énergies confondues, plus de 100 euros par rapport à 2021. La flambée des tarifs énergies, même si elle reste contenue en 2023 pour le particulier grâce au fameux bouclier, pourrait bien rendre la rénovation plus rentable et le retour sur investissement plus rapide.
Les euros économisés sur la facture ne sont pas la seule motivation. Pêle-mêle, la réduction des consommations énergétiques (41%), l’amélioration du confort, la valorisation économique, la qualité sanitaire du logement jouent aussi… Côté travaux, les Français privilégient le changement de menuiseries (28% l’ont déjà fait), l’isolation des combles (27%), ou un nouveau mode de chauffage (24%). Mais on reste sur de la rénovation geste par geste à l’efficacité souvent mise en cause, la rénovation globale a encore du mal à s’installer: seuls 13% des répondants ont mené une telle rénovation au cours des dix dernières années, et 6% pensent le faire dans les deux ans à venir.
Plus d’un Français sur deux ne connaît pas la classe énergétique de son logement
Plus de la moitié des Français veut donc rénover, ça progresse, mais ça ne décolle pas encore. Car on peut aussi voir le verre à moitié vide: un Français sur deux juge que la rénovation n’est pas nécessaire, un Français sur deux n’a toujours pas réalisé de travaux, et n’envisage pas de le faire.
Beaucoup de propriétaires n’ont d’ailleurs pas conscience de la performance énergétique de leur logement. Plus de la moitié des personnes interrogées (53%) sont incapables de citer la classe énergétique de leur bien ! Ce qui veut dire que beaucoup de propriétaires ignorent encore qu’ils habitent ou louent une passoire énergétique…
Finalement, année après année, les enquêtes se suivent et se ressemblent. La rénovation énergétique reste souvent un gros machin que le particulier a bien du mal à appréhender. En témoigne la connaissance des nombreuses aides publiques consacrées à la rénovation: “61% des Français ne sont pas en mesure de citer une aide financière permettant de réaliser des travaux de rénovation”, selon les auteurs de l’étude. Cela vaut aussi pour la très médiatisée MaPrimeRénov’ finalement pas si populaire que ça, puisque seuls 17% des Français disent la connaître, au moins de nom.
Ces aides seront toutefois indispensables pour réussir la rénovation. Car même s’il a bondi en un an passant de 4.257 à 7.836 euros, le budget moyen qui pourrait être consacré à la rénovation reste bien en dessous des réalités lorsqu’on sait qu’une rénovation globale est généralement estimée à 30.000 euros par logement au bas mot. La majorité des Français (58%) ne souhaite pas s’endetter pour rénover leur logement.
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