Près de 100.000 audits compilés par l’Observatoire du DPE/audit, depuis septembre 2023. De quoi tirer déjà quelques précieux enseignements. Mutta! spécialiste de la rénovation énergétique a épluché plusieurs milliers d’audits réalisés par ses soins à travers le territoire, avec quelques surprises à la clé : les travaux les plus faciles ont souvent déjà été réalisés.
Qui dit audit, dit souvent passoire énergétique. Que ce soit dans le cadre réglementaire où il s’impose à toutes les maisons avec un DPE en F ou G, ou dans le cadre de MaPrimeRénov’ où il demeure un passage obligé pour une rénovation globale, il y a de grandes chances pour que le logement soit une passoire. Mais peut-être pas autant qu’on l’imagine.
C’est l’un des principaux enseignements de la récente étude Mutta!, la rénovation énergétique ne part pas de zéro. « Nous ne sommes pas sur des logements où rien n’a été fait, constate Gautier Villard, directeur général opérationnel. A travers les audits réalisés depuis un an par nos 130 techniciens à travers la France, nous avons constaté que la majorité des combles était déjà isolée même si cette isolation est parfois insuffisante ou mal mise en œuvre. »
Le dirigeant de Mutta! avance plusieurs explications. Il y voit le fruit « des campagnes massives en faveur de l’isolation à un euro », le résultat des différentes réglementations thermiques et d’un effort de sensibilisation. « Tout le monde sait désormais que le premier poste de déperdition dans une maison, c’est la toiture. Ce sont aussi des travaux souvent faciles à mettre en œuvre et peu coûteux. » En revanche, l’isolation des planchers bas et des murs reste un point faible, bien moins fréquente, « notamment compte-tenu des coûts de ces travaux et des contraintes techniques qu’ils induisent ».
Chaudières : un parc vieillissant
Autrement dit, lorsque les travaux sont simples, peu coûteux, les propriétaires ne s’en privent pas. L’étude fournit d’ailleurs un autre exemple d’investissement peu onéreux et synonyme d’économies sur la facture énergétique : « On voit que la régulation du chauffage est déjà entrée dans les mœurs puisque nous avons constaté la présence d’un thermostat en fonctionnement dans un logement sur deux. En fait ce qui peut être fait facilement, est souvent déjà réalisé, parfois depuis des décennies. »
A l’inverse, les travaux les plus chers sont souvent mis de côté. Gautier Villard se dit surpris par la vétusté des équipements de chauffage. Trois quarts des logements audités sont équipés au gaz ou au fioul, et « quasiment la moitié des équipements ont plus de 20 ans et un équipement sur cinq est trentenaire. Nous avons même trouvé des modèles collectors ! » Autant dire que les rendements sont parfois très bas. « On observe que les particuliers conservent leur équipement le plus longtemps possible. » Quitte à changer simplement le brûleur quand celui-ci arrive en fin de vie, ou à s’équiper d’un chauffage secondaire, déjà présent dans deux tiers des logements auscultés.
Si les propriétaires ont bien conscience que des travaux restent à mener, ils ont toutefois du mal à se projeter. « La plupart du temps, dans les audits MaPrimeRénov’, les clients que nous rencontrons ont déjà des devis d’artisans : l’un recommande d’installer une PAC, l’autre de réaliser une isolation par l’extérieur… Ils sont perdus, ils ne savent pas par où commencer, ils ont besoin d’un audit pour prioriser les travaux. »
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