Un identifiant unique pour 48 millions de bâtiments

Même adresse, mais pas le même bâtiment. Ça arrive. Pour exploiter au mieux la précieuse data qui s’accumule sur le parc immobilier français, le ministère de la Transition écologique vient de placer sur orbite le RNB ou Référentiel national des bâtiments. Cette gigantesque base de données doit faciliter le suivi des bâtiments dans le temps grâce à un identifiant unique, qui pourrait bientôt intégrer le DPE.

2035. Qu’il est loin le temps où le diagnostiqueur courrait après la donnée pour réaliser un DPE. Désormais, le technicien renseigne l’identifiant unique du bâtiment où il intervient, et aussitôt, son diagnostic est complété automatiquement d’une foule de données : les renseignements administratifs, les données topographiques, mais aussi l’année de construction, le type de chaudière, les consommations d’énergie, etc.

De la science-fiction ? Pas sûr. Le 18 mars, le ministère de la Transition écologique a annoncé le lancement du RNB (Référentiel national des bâtiments), une base de données publique ouverte aux collectivités comme aux acteurs privés. Le ministère résume ainsi l’objectif : « Faciliter le travail administratif, consolider les données de rénovation énergétique des bâtiments et avoir une vision à jour de l’état de transformation du parc des bâtiments en France ».  

Comme une plaque minéralogique

Ce référentiel attribue ainsi un identifiant unique à chaque bâtiment; un peu comme la plaque minéralogique des véhicules, mais en version dématérialisée. Bâtie sur la BDNB, la base de données élaborée pour le CSTB, qui prédit notamment la performance énergétique des bâtiments (sans DPE !), le RNB s’appuie sur d’autres bases de données : comme la data de la base TOPO de l’IGN (modélisation 2D et 3D du territoire et de ses infrastructures sur l’ensemble du territoire français) ou la donnée géomatique du Conseil National de l’Information Géolocalisée (CNIG). « Le RNB répertorie à ce jour de plus de 48 millions de bâtiments et est mis à jour régulièrement avec les données issues de différents acteurs publics et privés. »

Grâce à cet identifiant unique, il devient ainsi possible de compiler toute la donnée relative à un bâtiment sans s’emmêler les pinceaux. « Cette « plaque d’immatriculation » des bâtiments vise à simplifier le suivi de la transformation du parc de bâtiments et le croisement de différentes données bâtimentaires utiles aux administrations et à tous les acteurs de la construction », poursuit le ministère.

Intégration de l’identifiant au DPE

L’utilisation du RNB reste encore limitée, mais ses applications semblent multiples dans l’avenir. Des expérimentations ont déjà été menées avec le DPE en 2023 pour qu’il intègre aussi cette « plaque d’immatriculation ». « À terme, l’insertion d’un ID bâtiment au sein des DPE permettra de faciliter l’exploitation de ces données, pour les administrations publiques, afin d’œuvrer à la rénovation énergétique des bâtiments », explique l’équipe du RNB. Le diagnostiqueur devrait aussi y trouver son compte puisque cet ID va lui permettra (dans le futur) « de consulter les informations liées au bâtiment (année de construction, type de chaudière, etc.), difficilement accessibles ».

Des travaux sont déjà bien avancés. Un champ ID bâtiment non obligatoire aujourd’hui a été glissé dans la base Ademe depuis l’été dernier, et des discussions ont également été engagées avec plusieurs éditeurs de logiciel, comme Liciel et Analyssimmo. Une première étape. Car côté RNB, on envisage aussi d’inscrire l’identifiant bâtiment dans la réglementation, avec, demain, un champ dédié dans le DPE.

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