La plateforme portée par le ministère ne jouit pas d’une grande publicité pour le moment. Toujours en version bêta, Histologe gagne cependant du terrain: 55 territoires couverts à fin octobre. Sa vocation ? Permettre à quiconque de signaler un désordre dans le logement. De quoi faciliter les démarches de non-décence et accélérer aussi les procédures.
J’ai des moisissures chez moi, je n’arrive pas à chauffer mon appartement, je suis envahi par les punaises de lit… Les motifs de non-décence sont multiples et variés dans le logement. Pour un locataire, le mal-logement peut vite se transformer en chemin de croix. A qui s’adresser? La plate-forme Histologe réduit la procédure à sa plus simple expression: un formulaire à compléter, avec des renseignements basiques (nom, adresse…) et le tour est joué. Signaler un désordre dans son logement, devient d’une simplicité absolue.
Lancé d’abord en 2020 dans l’agglomération de Pau, avant de devenir deux ans plus tard une start-up d’État portée par le ministère de la Transition écologique en 2022, Histologe toujours en version bêta gagne peu à peu tous les territoires. Sans faire de bruit. Aucune communication d’envergure nationale n’a été menée, seules les préfectures en parlent pour le moment, parfois relayées par la presse locale. Malgré une publicité timide, la plate-forme Histologe a déjà recueilli plus de 18.000 signalements sur les 55 territoires où elle a été déployée à fin octobre.
Un atout pour veiller à la décence du logement
C’est souvent l’état et la propreté du logement qui sont dénoncés (9.700 signalements en 2023), devant le confort (7.000 signalements), la sécurité (4.100 signalements) ou l’état du bâtiment. Une fois le signalement effectué, celui-ci est traité afin d’être qualifié. Au service de déterminer ensuite quelle procédure correspond éventuellement le mieux à la situation : non-décence, infraction au règlement sanitaire départemental, insalubrité, et mise en sécurité.
Simple à utiliser, Histologe permet aussi de gagner en rapidité. Car selon la procédure, les différents services territoriaux compétents sont contactés directement, Adil, ARS, Caf, mairies… et enverront si nécessaire un agent pour visiter les lieux. Et si les désordres du logement sont confirmés, les services compétents demanderont au propriétaire d’effectuer les travaux de remise aux normes. Sur les quelque 18.000 signalements effectués depuis un an, un tiers des dossiers a été bouclé et plus de 1.800 foyers ont ainsi été sortis du mal-logement, selon les statistiques mises en avant par la plate-forme.
Si l’outil pensé en 2020 a d’abord été créé pour faciliter la détection et le signalement de dégradations dans le logement, afin d’éviter par exemple des effondrements d’immeubles, il trouve une résonance toute particulière avec l’émergence de la décence énergétique.
J’habite une passoire thermique en G, vers qui me tourner ? Avec l’interdiction de location des logements classés G au 1er janvier 2025, Histologe apparaît à l’évidence comme un outil précieux pour veiller au respect de la loi Climat et mettre un peu plus la pression sur les bailleurs du parc public ou privé qui n’auront pas mené les travaux à temps.
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