L’intention est bonne, c’est dans la mise en œuvre que ça coince. Les échéances de rénovation énergétique fixées à 2025 et 2028 apparaissent bien trop justes. L’UNPI (Union nationale des propriétaires immobiliers) a lancé une pétition en janvier pour dénoncer « un calendrier totalement irréaliste » selon son président, Christophe Demerson.
Non, les propriétaires immobiliers ne sont pas opposés à la rénovation énergétique. Simplement, qu’on leur en laisse le temps, qu’on les aide et qu’on les écoute un peu plus.
Pour Christophe Demerson, cette rénovation énergétique a peut-être manqué de concertation avec les propriétaires immobiliers. Y compris dans la refonte du DPE, ce diagnostic qui fait désormais la pluie et le beau temps dans le parc locatif. « Nous n’étions pas opposés à l’opposabilité du nouveau DPE, mais ce DPE devait aussi être construit dans la transparence et le dialogue. En réalité, ce DPE a été fabriqué en catimini. »
La suite ? On la connaît. Des « dysfonctionnements graves » qui conduiront à suspendre le DPE à l’automne 2021. Et même si l’outil s’est depuis nettement amélioré, le président de l’UNPI note encore des dysfonctionnements notamment sur les petites surfaces qui ne permettent pas d’envisager sereinement le calendrier de la rénovation tel que la loi Climat et résilience l’a voulu.
« Des propriétaires désorientés »
« Ce calendrier est totalement irréaliste. Tous les acteurs savent qu’il ne sera pas tenu : je ne vois pas à quoi ça sert d’hystériser les choses. » Christophe Demerson évoque ainsi des « propriétaires désorientés » confrontés à « une pénurie de matériaux, une pénurie de main d’œuvre ». Résultats, une explosion de certains coûts de travaux avec des aides qui sont loin, très loin, de suivre. « On marche un peu sur la tête. »
Avec sa pétition, l’UNPI souhaite ainsi « faire prendre conscience aux Français qu’il faut agir car en réalité, on va se retrouver –on se retrouve déjà- face à un mur ». Peu de chances pourtant que le gouvernement ne revoit sa copie et décale le calendrier. Christophe Demerson le sait, mais après avoir rencontré le ministre Olivier Klein, il espère avoir été entendu afin que des aménagements au cas par cas n’interviennent pour combler quelques lacunes. « Nous voulons surtout que le bon sens reprenne le dessus. (…) En France, on a beaucoup de bonnes idées, mais on gâche ça par une mauvaise communication et un mauvais timing. »
Bonne écoute !
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