Les quiz de l’été : zéro carbone!

La construction neuve, même si elle produit aujourd'hui des bâtiments extrêmement vertueux reste, de loin, le plus gros poste des émissions de gaz à effet de serre au cours de son cycle de vie. On estime qu'entre les produits, les matériaux, les équipements, la construction représente de 65 à 85% de la totalité des émissions carbone liées au cycle de vie d’un bâtiment neuf! C'est dix fois plus qu'une rénovation en moyenne.

Les 50 sites les plus émetteurs de CO2 concentrent à eux seuls 10% des émissions nationales et près de 60% des émissions industrielles. On comprend mieux pourquoi désormais, ils sont désormais dans le collimateur du gouvernement.

Quand on parle de "zéro carbone", il s'agit bien du solde des émissions. L'ambition à 2050 est ainsi de parvenir à un solde nul entre les émissions de carbone et la capacité d'absorption par les puits de carbone que ceux-ci soient naturels comme nos forêts par exemple, ou issus des procédés industriels permettant de capter et réutiliser le carbone.

On confirme, le fioul est bel et bien l'énergie qui pollue le plus. Son facteur d'émission de gaz à effet de serre est de 324 gCO2e/kWh. En comparaison, le gaz naturel affiche un facteur de 227 gCO2e/kWh, l'électricité un facteur de 147 gCO2e/kWh et enfin la biomasse (comme les granulés), seulement, 30 gCO2e/kWh.

Depuis sa réforme en 2021, l'étiquette finale, celle qui s'affiche dans la petite annonce, prend désormais en considération les émissions de gaz à effet de serre. Et la règle est simple: émission de GES ou consommations énergétiques, la note finale retient la plus mauvaise des deux classes. En théorie, on peut donc avoir une maison extrêmement économe qui consomme quasi rien, mais qui pollue énormément. En pratique, cela reste cependant improbable.

And the winner is... les transports. Haut la main. En France (on dit bien en France), les transports sont responsables de 30% des émissions de gaz à effet de serre. Viennent ensuite l'agriculture et l'industrie (19% tous les deux), le bâtiment juste derrière (18%) et enfin la production d'énergie (10%) selon le Citepa. Et si on affine un peu plus, les émissions des transports proviennent en majorité de la voiture individuelle (53%). On comprend un peu mieux les efforts du gouvernement pour convertir les Français à la voiture électrique.

Depuis 2015, la SNBC (Stratégie nationale bas carbone) fixe la feuille du route du gouvernement en matière de décarbonation. La barre est haute: dans le bâtiment, il faudra réduire de 49% les émissions de GES à horizon 2030 par rapport à 2015. Pour y parvenir, le gouvernement compte d'abord sur la réduction des énergies fossiles: en supprimant trois quart des chaudières au fioul d’ici 2030, et en réduisant le parc de chaudières au gaz de 20%, le SGPE (Secrétariat général à la planification écologique) ambitionne une baisse de presque 40% des émissions directes du secteur.

Tous ces gestes on une influence sur notre empreinte carbone. Mais c'est souvent l'alimentation qui pèse lourd. Moralité, en diminuant notre consommation de viande rouge, en privilégiant les viandes blanches, les légumes et fruits de saison, ces gestes simples se révèlent souvent plus efficaces que la plupart des autres mesures. Et à la différence d'une rénovation du logement ou de l'achat d'un véhicule électrique, ils n'exigent aucun investissement pécuniaire. Pour évaluer son empreinte carbone, l'Ademe propose un simulateur.

Tout est exact si on se fie au convertisseur de l'Ademe. Mille kilomètres en avion dégagent en moyenne 230 kg CO₂e. C'est autant de CO2 que 387 litres de café produits, 861 litres d'eau en bouteilles plastique, 10 jeans, ou 20 jours de chauffage au gaz dans une maison.