Ce n’est pas le diagnostic qui fait le plus de bruit. Jamais de polémique, rarement des litiges, le diagnostic électricité des logements est pourtant essentiel. En témoigne le dernier baromètre de l’Observatoire national de la sécurité électrique (Onse): plus de huit installations sur dix âgées de 15 ans et plus présentent au moins une anomalie.
Les diagnostiqueurs en voient souvent des vertes et des pas mûres. Entre les installations qui remontent à Mathusalem, les installations bricolées, les systèmes « D », et on en passe. Sans forcément aller à des cas extrêmes, il est rare qu’une installation électrique ne présente pas au moins une anomalie.
Les derniers chiffres de l’Onse sont plutôt éloquents. 83% des installations électriques présentent au moins une anomalie électrique. C’est un tout petit mieux que le précédent baromètre de 2021 qui affichait un taux d’anomalie de 85% ! Le palmarès des risques ne bouge pas : on retrouve la mise à la terre défaillante (dans 64% des logements), des matériels vétustes ou inadaptés (46% de logements), et des risques de contacts directs (41%).
Certes, le diagnostic obligatoire à la vente depuis 2009, à la location depuis 2017-2018, permet de lutter contre cette insécurité électrique généralisée dans le parc français : les propriétaires, bailleurs ou occupants, n’ont souvent pas conscience des risques dans leur logement. Forcément, quand on sait, on est davantage enclin à réaliser des travaux, l’information reste la première des préventions. Après l’avènement du diag électricité à la location, l’association Promotelec avait justement effectué un sondage en 2020. Résultats : « 6 propriétaires sur 10 effectuent des travaux de mise en sécurité électrique suite à un diagnostic présentant des anomalies ».
Les parties communes oubliées
Pourtant aussi vertueux soit-il, ce diagnostic reste incomplet. L’Onse insiste sur le risque existant dans les parties communes pour lesquelles aucun contrôle n’est aujourd’hui exigé. Une sacrée lacune quand on songe que « 90% des installations électriques des parties communes comportent au moins une anomalie électrique », selon le baromètre de l’Onse. La question d’un diagnostic obligatoire dans les parties communes resurgit régulièrement depuis quinze ans, notamment portée par des associations de consommateurs telles que la CLCV.
C’est d’autant plus une nécessité que les anomalies décelées dans les 16 millions de logements collectifs existant trouvent souvent leur origine dans les parties communes. Là aussi, les chiffres de l’Onse ne manquent pas d’éloquence: 85% de ces parties communes affichent un défaut de mise à la terre, et 72% présentent un risque de contact direct avec des éléments sous tension.
Selon les déclarations de sinistres incendie d’habitation, en 2021, 15.000 sinistres ont été recensés dans les parties communes, représentant 10% des déclarations d’incendie dans le logement (156.000). La malveillance et la négligence y sont pour beaucoup, mais la sécurité électrique a aussi une large part de responsabilité. L’Observatoire estime qu’entre 20% et 35% des incendies d’habitation ont une origine électrique.
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