La rénovation est devenue une vraie préoccupation. Sur France Inter, mardi soir, le ministre chargé du Logement, Olivier Klein, répondait aux questions des auditeurs. Un exercice de pédagogie pour expliquer le dispositif de rénovation et aussi rassurer face aux craintes exprimées.
Les questions des auditeurs sont souvent hyper pratiques. Xavier, 66 ans, n’a droit à aucune aide, et se demande comment il va sortir 20.000 euros pour changer sa chaudière. Sophie, au Smic, propriétaire occupante d’une passoire thermique, a déjà un crédit immobilier sur le dos et semble bien désemparée dans ce « labyrinthe ». Hervé, 64 ans, ne sait vers qui se tourner ; Benjamin, locataire, demande s’il peut contraindre son propriétaire à remplacer ses fenêtres en simple vitrage…
“Je crois que l’on progresse sur le DPE. On progresse sur la qualification des diagnostiqueurs, sur leur contrôle. Mais il faut avoir confiance.”
On touche à de véritables préoccupations. Face à cette réalité, le ministre Olivier Klein ne peut bien sûr répondre au cas par cas, alors il vante le dispositif imaginé par l’État. MaPrimeRénov’ ? C’est 1,5 millions de chantiers avec des économies qui représentent l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville comme Lyon. Pour guider les Français, il y a aussi France Rénov’ et l’Accompagnateur Rénov’ pour lequel l’État est justement en train de recruter 1.500 conseillers, poursuit-il.
Oh bien sûr, il reste quelques écueils. Beaucoup d’écueils, même. Mais le ministre se veut rassurant. Le sujet est maîtrisé. Ce DPE, tellement décrié depuis des mois ? “Je crois que l’on progresse sur le DPE. On progresse sur la qualification des diagnostiqueurs, sur leur contrôle. Mais il faut avoir confiance.”
“Il serait insupportable qu’une passoire thermique se retrouve sur un site internet dont je ne citerai pas le nom pour devenir un meublé touristique.”
Est-ce qu’il faut craindre une hémorragie sur le marché locatif, avec des propriétaires qui se tournent vers la location saisonnière pour échapper à une interdiction de location ? Olivier Klein réaffirme sa volonté de supprimer cet angle mort: “On travaille à un véhicule législatif”. Idem pour le casse-tête de la rénovation en copropriété, où il y aura aussi “peut-être un véhicule législatif” afin d’éviter les minorités de blocage. La question du financement ? Un travail avec les banques est mené pour généraliser l’éco-PTZ et prêter aux copros, des solutions sont étudiées avec la Caisse de dépôts pour une éventuelle avance aux copros… La qualité des travaux de rénovation, les bâtiments patrimoniaux si difficiles à rénover… Le gouvernement y travaille, y travaille…
En moins de quarante minutes, le ministre tente de dissiper les nombreuses inquiétudes soulevées par cette rénovation énergétique à marche forcée. Sans vraiment convaincre toutefois. Car avec près de deux millions de logements menacés de sortir du parc locatif d’ici 2028 (plus d’un quart dès 2025), le calendrier semble de moins en moins tenable. Mais le ministre tient bon. Les échéances? “Il faut essayer de les respecter, car on a des gens qui vivent dans des passoires thermiques.” Olivier Klein le répète à plusieurs reprises, la rénovation thermique, c’est bon pour la planète, c’est bon aussi pour les occupants des passoires thermiques. Mais l’idée n’est plus de convaincre, c’est de savoir comment on peut faire…
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