La conversion est massive, la sobriété énergétique progresse sur tous les fronts, mais elle est aussi souvent forcée. Car l’enquête Ipsos réalisée pour le compte de l’Observatoire E. Leclerc évoque une sobriété énergétique d’abord guidée par le souci d’économies.
Six Français sur dix ont changé leurs habitudes en 2023 pour privilégier un ou plusieurs écogestes. Réduire le chauffage la nuit durant son sommeil, privilégier une douche à un bain, ne plus laisser couler l’eau en se brossant les dents, éteindre la lumière lorsqu’on quitte une pièce, faire fonctionner les appareils en heures creuses… Autant de petits gestes qui avaient déjà été adoptés par une majorité de Français qui ont encore nettement progressé courant 2023.
Cela vaut aussi pour les petits gestes qui rapportent de grosses économies. En 2022, seul un Français sur deux (51%) respectait le sacro-saint « pas plus de 19°C à la maison». 21% des Français les ont rejoints depuis. Idem pour la climatisation, où la part de personnes limitant son usage durant la période estivale a bondi de 15% sur l’année 2023 (50% en 2022). La sobriété énergétique progresse sur tous les fronts.
Une conversion dictée par la nécessité
C’est bien mais peut mieux faire. D’abord, l’enquête montre qu’une part des Français -de plus en plus résiduelle il est vrai- n’est toujours pas convertie aux écogestes. 20% des Français refusent par exemple de limiter la température intérieure à 19°C chez eux. Il reste encore une marge de progression. Autre levier, si la majorité des Français a adopté des écogestes, ils sont peu nombreux cependant à avoir embrassé TOUS les écogestes. En moyenne, sur 21 gestes testés dans l’enquête, les Français ont adopté 13,3 gestes. Six Français sur dix affichent d’ailleurs leur volonté d’aller plus loin dans les gestes du quotidien.
Aussi bénéfique soit-elle pour la planète, cette conversion reste souvent forcée. Si les Français sont convertis autant aux écogestes, c’est d’abord par souci d’économie puisque 77% déclarent l’avoir fait pour diminuer le budget énergie de leur foyer, même si les économies ne sont pas toujours très significatives. 18% disent pratiquer les écogestes pour protéger l’environnement, et seulement 5% pour suivre les consignes des pouvoirs publics. « Faire baisser la facture représente un enjeu important, voire essentiel pour l’ensemble des consommateurs (92%) et, parmi eux, principalement les locataires de leurs logements (94%) », relève l’enquête.
A ce chapitre, si une majorité de Français est consciente que des investissements sont nécessaires dans leur logement pour réduire encore la facture, l’information apparaît encore insuffisante. Qu’il s’agisse des travaux à effectuer chez soi, des aides mobilisables, ou même des artisans et professionnels susceptibles de les accompagner, moins d’un Français sur deux semble correctement informé. La rénovation a aussi besoin d’une meilleure information pour avancer.
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