L’inconfort d’été occupe de plus en plus de place. Si le DPE renseigne, sommairement, sur le confort d’été, du côté du Cerema, on travaille sur un outil pour aller plus loin encore. Le projet Rite, ou littéralement, Risque d’inconfort thermique d’été face au changement climatique. Histoire de mieux prendre en compte le confort d’été dans la rénovation.
Tellement de facteurs entrent en jeu. La localisation du bâtiment bien sûr, son altitude, mais aussi son exposition, sa surface vitrée, son isolation, l’existence d’une VMC, etc. Longtemps oublié, le confort d’été est désormais un peu mieux considéré désormais. Dans la RE 2020, mais également dans le DPE. Le diagnostic réformé en 2021 s’est enrichi d’un nouvel indicateur. Avec un smiley qui dit si ce confort est « bon », « moyen » ou « insuffisant ». Combinaison de plusieurs éléments (isolation de la toiture, logement traversant ou non, présence de brasseurs d’air, volets, etc.), l’indicateur reste toutefois sommaire.
Bien sûr, il est possible d’aller plus loin aujourd’hui et de se faire une idée bien plus précise du comportement d’un bâtiment en période de forte chaleur. Souci, ce genre de simulation thermique dynamique se révèle peu accessible (et donc coûteuse). Avec des logiciels complexes et compétences particulières.
Facile à utiliser
Depuis 2020, le Cerema s’est donc engagé dans le projet « RITE ». Pour évaluer le Risque d’Inconfort Thermique d’Été face au changement climatique à partir de centaines de simulations thermiques dynamiques. Objectif ? Créer un nouvel outil rapide et abordable qui fonctionne pour le neuf comme pour l’existant. Et qui puisse être utilisé « par n’importe quel acteur du bâtiment (maître d’ouvrage, artisan, …) ».
L’application est utilisée depuis 2021 par l’USH (Union sociale de l’Habitat). Elle est désormais opérationnelle pour les maîtres d’ouvrage dans le cadre de la rénovation ou la construction d’un bâtiment collectif. À partir de plusieurs centaines de simulations dynamiques, RITE permet de se faire une idée sur la capacité d’une habitation à résister aux fortes chaleurs et aussi à se refroidir naturellement grâce à l’ouverture des baies, sans recourir à une dispendieuse climatisation. Sans qu’il soit nécessaire d’effectuer de savantissimes calculs puisque les données d’entrée restent extrêmement simples : le département du bien pour identifier les données météorologiques, la surface (SHAB), le type et le nombre de menuiseries, la présence de protections solaires, les caractéristiques des parois (illustrées par des schémas)…
Avec ce nouvel outil, le Cerema espère ainsi « massifier l’évaluation de l’inconfort thermique et de sensibiliser sur les effets de différents paramètres et en particulier de celui du comportement de l’occupant ». Face au réchauffement climatique, l’enjeu est de taille. On l’a encore vu cet été, cette notion d’inconfort d’été occupe une place de plus en plus importante. Et alors que les chantiers de rénovation se multiplient, l’outil doit aussi aider à effectuer des choix judicieux en évitant « la profusion de solutions inefficaces sur le plan du confort et de la performance énergétique ». Que la rénovation énergétique tant louée se révèle également efficace en période de fortes chaleurs.
Be the first to comment