La sobriété énergétique ne se résume pas à une question d’austérité. Elle passe aussi par une chasse au gaspillage. Grâce à un pilotage plus fin et facilité des consommations énergétique dans le logement grâce aux solutions connectées. La filière électrique souhaite ainsi faire évoluer le DPE afin de mieux considérer les outils de maîtrise des consommations.
Bien sûr, le DPE parle déjà de sobriété énergétique. Un peu avec un onglet « pilotage » dans le descriptif des équipements techniques.. Quelques conseils très basiques, la sobriété est restée timide jusqu’à présent. La filière veut aller plus loin en prenant en considération l’IoT (Internet of Things). Autrement dit tous ces équipements connectés qui permettent de piloter son logement facilement et promettent de substantielles économies d’énergie (gaz, électricité…).
Car si le DPE intègre déjà une régulation basique du chauffage dans sa méthode de calcul, du côté du syndicat Ignes (Alliance des Industriels des solutions électriques et numériques du bâtiment), on estime que « la notion de pilotage reste trop légère ». « Nous souhaitons que le pilotage soit réellement intégré dans le moteur de calcul. Afin que ses bénéfices en été comme en hiver soit mieux reconnu dans l’étiquette énergétique » , confie Anne-Sophie Perrissin-Fabert, déléguée générale de l’organisation professionnelle. Que le DPE ne se contente pas de dire si oui ou non un thermostat ou un volet est installé.
Un thermostat des années 1980 n’a rien à voir avec les solutions modernes qui permettent de piloter directement depuis son smartphone le chauffage, l’eau chaude sanitaire, l’éclairage, les volets, etc. « Ces outils sont vertueux, ils permettent de consommer uniquement l’énergie dont nous avons besoin et méritent donc d’être valorisés dans le DPE. Nous avons besoin de davantage de graduation parce qu’un robinet thermostatique installé il y a 20 ans, n’aura pas du tout la même efficacité qu’un thermostat connecté. »
Jusqu’à 20% d’économies d’énergie pour un thermostat connecté
« Le propriétaire fait des efforts aujourd’hui pour rendre son logement plus sobre en été comme en hiver. Mais malheureusement le diagnostic actuel ne reflète pas ces efforts », poursuit la déléguée générale. L’impact de l’IoT sur la consommation énergétique d’un bien est pourtant loin d’être négligeable. Anne-Sophie Perrissin-Fabert rappelle un chiffre de l’Ademe souvent mis en avant pour promouvoir la sobriété énergétique : un thermostat programmable vendu dans le commerce peut générer jusqu’à 15% d’économies dans le logement. « Les modèles connectés se révèlent encore plus intéressants, souligne toutefois le syndicat Ignes. Dans notre profession, nous estimons qu’ils permettent jusqu’à 20% d’économies. »
La sobriété énergétique, enjeu essentiel
A l’heure où la sobriété énergétique devient un enjeu essentiel porté par le gouvernement avec déjà deux séries de mesures en moins d’un an, la filière pousse à un meilleur pilotage des consommations d’électricité et de gaz. Elle a déjà été entendue, en partie du moins. Puisque le thermostat programmable par pièce deviendra obligatoire à compter de 2027 dans tous les logements de France et de Navarre. Pour aller plus loin, elle souhaite désormais une évolution de l’algorithme 3CL-DPE. Afin de mieux prendre en compte la maîtrise des consommations l’été comme l’hiver dans le calcul comme dans le rapport avec un indicateur sur le niveau de maîtrise du logement comme cela fait déjà pour le confort d’été. Que le diagnostic devienne plus ambitieux dans la promotion de la sobriété énergétique. La marge de progression reste énorme, aujourd’hui, selon la filière électrique, seuls 12% des logements sont équipés d’un thermostat programmable.
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