C’est un événement dont on se passerait bien. La journée nationale contre la précarité énergétique inaugurée en 2021, s’est installée dans le calendrier. Elle intervient quelques jours seulement après la publication du baromètre du Médiateur de l’énergie qui illustre les difficultés des Français pour se chauffer correctement dans leur logement.
La tension semble un peu retombée, le sujet n’est plus autant médiatisé qu’il ne l’a été au cours des dernières années, même si la situation ne s’est pas vraiment améliorée. Selon le baromètre du Médiateur de l’énergie, 85% des Français restent préoccupés par leur facture énergétique. C’est beaucoup, pourtant c’est un peu mieux que les deux années qui ont précédé (89%). Sans surprise, plus de huit Français sur dix (82%) estiment ainsi que l’énergie pèse lourd dans leur budget.
Comme un réflexe pavlovien, d’abord pour économiser de précieux euros sur leur facture, mais aussi pour des considérations environnementales, les Français témoignent de sobriété énergétique. Les trois quarts des foyers restreignent le chauffage ; là aussi la proportion reste importante, même si elle diminue après cinq années consécutives de forte hausse.
Face aux factures qui augmentent inexorablement, on ne peut perpétuellement baisser la température chez soi. « Les comportements d’économie d’énergie atteignent leurs limites », prévient le Médiateur de l’énergie. 40% des ménages ont déjà modifié leurs habitudes de consommation durant l’hiver 2023/2024, et beaucoup ont déjà le sentiment de faire le maximum.
Plus d’un million d’impayés en 2023
Inexorablement, la précarité énergétique gagne du terrain. 30% des Français disent ainsi souffrir du froid dans leur logement : leur nombre a plus que doublé depuis 2020 (14%).
Tout le monde n’est cependant pas logé à la même enseigne, certaines catégories socio-professionnelles apparaissent plus touchées : les moins de 35 ans (43%), les employés (42%), les ouvriers (39%) et les locataires (37%). « La limitation financière est la principale raison justifiant la souffrance liée au froid, vient ensuite la mauvaise isolation qui concerne davantage les locataires », explique le baromètre.
Pour la première fois, le chiffre des impayés a ainsi dépassé le cap symbolique du million. Selon l’Onpe (Observatoire national de la précarité énergétique), 1.000.908 ménages (+3%) ont subi une intervention d’un fournisseur d’énergie, gaz ou électricité, en 2023 à la suite d’impayés. C’est désormais 14% des ménages qui vivent dans une situation de précarité énergétique.
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