Un diagnostic “habitat vieillissement” pour aider le maintien à domicile

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La rénovation énergétique n’est pas le seul défi auquel est confronté le logement ces prochaines années. Dans un récent avis, le Cese (Conseil économique, social, et environnemental) invite à mettre en place un « parcours de l’habitat » pour faire face au vieillissement de la population. Un parcours qui passerait par un diagnostic adaptabilité systématique, dès l’âge de 55 ans.

Vieillir dans une maison rénovée, c’est bien. Vieillir dans une maison rénovée et adaptée, c’est mieux encore. En 2030, un quart de la population aura plus de 65 ans et six millions de personnes plus de 75 ans, le vieillissement s’accélère. Une majorité des seniors aspire à demeurer à son domicile aussi longtemps que possible, mais les conditions sont loin d’être toujours idéales: à peine 6% des logements sont aujourd’hui compatibles avec le maintien à domicile.

Certes, le gouvernement a décidé d’encourager l’adaptabilité en musclant ses aides. Largement inspiré du modèle MaPrimeRénov, MaPrimeAdapt’ doit simplifier et doper les subventions pour adapter son logement. Mais comme la rénovation durant plus d’une décennie, la sensibilisation reste encore insuffisante en amont. “La question de l’adaptation est généralement envisagée trop tard, quand la perte d’autonomie est déjà là, voire après qu’un accident s’est produit”, observent les auteurs de l’avis. En somme, on s’intéresse à l’adaptabilité de son logement lorsqu’il est déjà trop tard. Carpe diem, personne n’aime se projeter et envisager la perspective d’une perte d’autonomie et les travaux que cela suggère.

Vous avez 55 ans ? On vient diagnostiquer votre logement

C’est cette situation qu’il faut mieux anticiper, en organisant plus en amont, de façon systématique, l’adaptation du logement et en mettant en place un parcours de mobilisation des aides simple et rapide. Première étape de ce parcours, le diagnostic “habitat vieillissement”. Cet exercice d’adaptabilité existe déjà, de façon volontaire dans certains départements, pour les personnes qui sollicitent l’Apa (Allocation personnalisée d’autonomie), mais le Cese estime que celui arrive encore “trop tardivement”.

L’assemblée constitutionnelle recommande donc “une sensibilisation” “systématiquement”, à travers un diagnostic proposé “à toute la population et à un âge déterminé”. En clair, dès qu’une personne aurait atteint l’âge canonique de 55 ans, elle recevrait automatiquement une information de sa caisse de retraite et/ou de l’Anah (Agence nationale de l’habitat) l’invitant à réaliser ce diagnostic. Le Cese imagine un diagnostic “réalisé par un ergothérapeute et des techniciens du bâti” pour déterminer “les aménagements et/ou travaux à envisager”. Pas question d’imposer une douche italienne, un ascenseur , bien sûr, on veut d’abord sensibiliser.

Une dose d’adaptabilité glissée dans le PPT

Démocratiser le diagnostic adaptabilité, mais aussi muscler ce qui existe déjà. Dans ses recommandations, le Cese s’intéresse au Plan pluriannuel de travaux (PPT). En vigueur dès 2023 pour les plus grosses copros, ce PPT est appelé à gagner progressivement tous les immeubles en copros d’ici 2025. Après tout, même s’il est d’abord tourné vers la rénovation énergétique, ce PPT est peut-être l’opportunité de se pencher sur le sujet d’intéresser au vieillissement. “(Il) devrait être l’occasion d’une réflexion sur le nombre de lots accessibles d’une part, les aménagements que nécessiterait l’amélioration de l’accessibilité des bâtiments en général d’autre part.”

Autre dispositif à corriger, selon le Cese, MaPrimeAdapt’. Le dispositif est actuellement en réflexion avec une mise sur orbite annoncée dès 2024 et une subvention pouvant aller va jusque 15.000 euros. Si sa simplification apparaît à l’évidence comme “un progrès”, l’aide de l’État peut encore être améliorée. Parmi les pistes, l’assemblée constitutionnelle d’abaisser l’âge minimum pour accéder à cette prime (70 ans aujourd’hui), d’élargir l’aide aux ménages aux revenus intermédiaires, ou de réduire encore le reste à charge qui représente un frein aux travaux d’adaptation du logement.

La prévention de la perte d’autonomie liée au vieillissement, avis du Cese, avril 2023.  

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