La fondation Abbé Pierre tente de pousser le thème du logement dans cette campagne présidentielle. Elle vient de soumettre plusieurs candidats officiels à un grand oral, même Emmanuel Macron, le candidat non déclaré. Histoire que le logement ne soit plus le grand absent du discours des candidats.
Des heures et des heures d’audition. Bien sûr, aucun candidat ne songe à remettre en cause la rénovation énergétique. Nous sommes en 2022, tous affichent de grandes ambitions en termes de volumes. A qui rénovera le plus… Mais derrière les volumes, la fondation Abbé Pierre attire l’attention sur l’efficience de ces rénovations.
Oui, avec plus de 700.000 MaPrimeRénov’ distribuées rien qu’en 2021, l’amélioration est incontestable, mais cette rénovation reste avant tout mono geste. Autant dire que ses retombées demeurent incertaines sur les performances énergétiques du logement comme sur la facture des ménages. Pour faire enfin reculer la précarité énergétique, la Fondation plaide en faveur d’une rénovation globale. « Depuis des années, on stagne à 40.000 rénovations globales par an à destination des ménages modestes. » Certes, avec 7 milliards d’euros d’aides publiques, le gouvernement a mis la main à la poche, mais le reste à charge demeure souvent un frein à la rénovation pour le propriétaire.
La rénovation, aussi pour les propriétaires occupants
Il faut plus d’aides donc, mais aussi une obligation plus large. Car si la loi Climat et résilience va obliger les propriétaires bailleurs à rénover leurs logements grâce au mécanisme de la décence énergétique, elle n’a rien dit pour les propriétaires occupants. La Fondation Abbé Pierre souhaite une obligation de rénovation qui pèse aussi sur les propriétaires occupants.
Plus facile à dire qu’à faire, mais la fondation y voit une condition sine qua non pour ne pas bloquer la rénovation des copropriétés. « Il faut que cette rénovation parte d’une dynamique collective. Cette rénovation obligatoire pourrait être menée au moment des mutations par exemple, lors d’un ravalement de façade… » Si la loi Climat et résilience est un premier pas, elle ne va pas encore assez loin cependant.
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