Les prix de l’audit énergétique vont-ils augmenter en 2025 ?

Audit énergétique

Le grand frère du DPE, l’audit énergétique s’est imposé à la fois dans les parcours de rénovation globale et lors des ventes de passoires énergétiques F et G. Les règles du jeu évoluent. En 2025, l’audit sera aussi réclamé pour les biens classés E, et les diagnostiqueurs devront se plier à une nouvelle certification bien plus dure qu’elle ne l’était jusqu’à présent. Deux évolutions concomitantes qui risquent de faire bouger (un peu ? beaucoup ?) les prix.

Plus de 180.000 audits déjà réalisés en une grosse année de septembre 2023 à novembre 2024, selon l’Observatoire de l’Ademe. L’obligation de délivrer un audit énergétique en cas de vente a largement dopé la prestation qui jusque 2023 restait purement volontaire.

Ainsi l’a voulu la loi Climat et résilience. Depuis le 1er avril 2023, toute maison individuelle ou autre bien en monopropriété mis en vente et classé en F et G doit se plier à cet audit, plus poussé que le DPE à la fois dans son bilan énergétique mais aussi -et surtout- dans ses scénarios de travaux qui doivent guider le propriétaire dans la rénovation. Quand le DPE se borne à dresser un constat des consommations énergétiques et des émission de gaz à effet de serre, l’audit propose des solutions concrètes avec un parcours de travaux complet.

L’audit étendu à la classe E en 2025

Au 1er janvier, l’obligation sera désormais étendue aux biens classé E (toujours en monopropriété). Autant dire que la demande va considérablement augmenter. Pure question de statistiques. La part des biens classés en E est bien plus importante que les classes énergétiques F et G réunies. Si on se fie à l’Observatoire du DPE, le parc hexagonal compte aujourd’hui 12% de logements en F ou G, mais si on y ajoute la classe E, c’est presque un tiers du parc qui sera concerné demain par l’obligation d’audit énergétique à la vente. Avec toutefois des différences significatives selon les régions : 37% des DPE de Bourgogne-Franche Comté donnent une étiquette E, F ou G, mais seulement 22% en région PACA.

Cette évolution annoncée dès la loi Climat et résilience de 2021 se télescope avec une autre peut-être moins visible du grand public mais non sans conséquences. Le ministère a durci -considérablement- les conditions d’accès pour les quelque 3.000 diagnostiqueurs qui se chargent le plus souvent de ces audits énergétiques à la vente. Au plus tard en avril, il ne leur sera plus possible de réaliser l’audit sans cette précieuse extension de certification du DPE qui passe par des examens mais aussi une solide formation et des contrôles réguliers.

Le jeu de la concurrence

Non seulement, cette certification va coûter bien plus cher aux diagnostiqueurs, mais elle risque aussi de décourager nombre d’entre eux qui depuis avril 2023 avaient ajouté la prestation à leur offre. Selon l’enseigne Kiwidiag qui s’est livré à une étude sur le prix de l’audit en novembre, le prix moyen en France s’établit aujourd’hui à 752 euros pour une maison individuelle de 90 à 120 m². Mais cette moyenne cache de grosses disparités selon les territoires : à peine 500 euros pour l’Aisne, les Yvelines, ou les Alpes de Haute Provence, contre plus de 1.200 euros pour la Creuse ou l’Indre !

L’explication est facile. Puisque les prix ne sont pas encadrés, l’écart tient d’abord à la densité de la concurrence. Avec une demande qui explose en 2025 et peut-être moins d’opérateurs pour y satisfaire, l’équation est simple. Les prix de l’audit pourraient bien augmenter en 2025.  

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