Il est une figure du diagnostic immobilier. Très présent sur les réseaux sociaux, où il partage son savoir-faire et livre un regard sans concession, Pascal Clerc lutte contre les mauvaises pratiques qui ternissent l’image de la profession. Davantage encore depuis deux ans avec l’énorme publicité dont jouit désormais le DPE.
Il est tombé dans la marmite du diagnostic un peu par hasard. Lui, thermicien de profession, voyait une prestation complémentaire dans le DPE inauguré en 2006. Rien de plus. “Ce que je pensais être un petit à côté de mon activité, est très vite devenu essentiel.” L’un n’empêche pas l’autre, Pascal Clerc trouve le “métier passionnant”, même après plus de quinze ans de pratique.
Passionnant, mais à condition de bien le faire. Si on entend et on voit aujourd’hui le diagnostiqueur savoyard s’exprimer en dehors du Landerneau du diagnostic, c’est aussi pour dénoncer ces mauvaises pratiques qui gangrènent la profession. Car même si “trois à quatre points noirs” demeurent dans la méthode 3CL, “des mauvaises pratiques perdurent”. Bien sûr, les diagnostiqueurs qui font mal le boulot ne sont pas une majorité. Mais cette minorité apparaît bien trop voyante aujourd’hui avec la publicité autour du DPE.
“Faire le ménage parmi ceux qui font mal le job”
Pourquoi, certains DPE manquent encore de rigueur? C’est “parce qu’il n’y a aucun contrôle sur le terrain”. Les textes prévoient pourtant des surveillances documentaires, ou encore des contrôles sur ouvrage, mais le dispositif reste incomplet. D’autres garde-fous pourraient être mis en place comme “des contrôles du nombre de DPE réalisés chaque jour”. Un tel contrôle, simple à mettre en place grâce à l’Observatoire de l’Ademe, permettrait de démasquer les petits malins qui produisent bien trop de diagnostics au quotidien pour que le travail ne soit réalisé sérieusement. De même un contrôle sur les annonces pour détecter les DPE non enregistrés auprès de l’Ademe.
Attentif à la réforme de certification qui devrait tomber d’ici l’été, Pascal Clerc se réjouit de voir la formation renforcée de la sorte même si cette réforme représente une charge financière supplémentaire pour la profession. “En soi, c’est une bonne chose notamment pour la formation initiale.” Question de logique: est-ce qu’on peut encore faire du DPE en 2023, avec seulement trois jours de formation initiale, comme le prévoient les textes ?
Mais il regrette cependant que rien ne soit prévu en termes de sanctions sur le terrain pour ceux qui font mal le boulot, les diagnostiqueurs, bien sûr, mais aussi les formateurs et même les certificateurs. Histoire de s’assurer que toute la chaîne bosse correctement. “Tout ce qui fait le ménage parmi ceux qui font mal le job va dans le bon sens.“
Bonne écoute !
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