Il faut rénover, massivement, mais aussi efficacement. Pour doper les rénovations globales, le gouvernement a lancé Mon Accompagnateur Rénov’ chargé de guider les ménages. AEF Info a pu consulter le projet de décret précisant les conditions pour les opérateurs privés de rejoindre le dispositif.
Sur le papier, Mon Accompagnateur Rénov’ existe officiellement depuis le 1er janvier 2022. Mais avec 450 guichets France Rénov’ à travers tout le territoire, les moyens ne seront pas suffisants au regard des millions de passoires énergétiques à traiter en si peu de temps. Même avec le renfort de la fédération Soliha, la force de frappe risque de ne pas être à la hauteur des enjeux. Qu’à cela ne tienne, le gouvernement prévoit d’ouvrir le dispositif, dès 2023, aux opérateurs privés qui pourront déposer un dossier auprès de l’Anah (Agence nationale de l’amélioration de l’habitat) afin d’obtenir le précieux agrément.
Accompagnement obligatoire dès 5.000 euros de travaux
Le projet de décret dévoilé par AEF Info pose un principe de base: l’indépendance de l’accompagnateur Rénov’. On s’y attendait. Celui-ci devra veiller à la neutralité dans ses préconisations et “respecter des conditions d’indépendance vis-à-vis des activités d’exécution d’ouvrage”. De fait, certains opérateurs privés proposant une prestation globale devraient être exclus du dispositif.
Le décret liste aussi différentes conditions à remplir comme la connaissance des solutions techniques pour mettre en œuvre un projet de rénovation, les connaissance des aides financières, la connaissance des procédures d’urbanismes nécessaires pour la réalisation des travaux… L’audit énergétique fait bien entendu partie de cet accompagnement, mais il pourra cependant être sous-traité selon le texte soumis à consultation en janvier. Les architectes figureront au rang des Accompagnateurs Rénov’, mais à l’évidence ils ne seront pas les seuls.
Enfin, le projet de texte entend rendre cet accompagnement obligatoire dès que les travaux bénéficient des aides de l’Anah, MaPrimeRénov’ en tête, et dépassent 5.000 euros; un seuil d’ores et déjà jugé trop bas par la Capeb. Tous les chantiers de rénovation ne seront pas concernés, mais avec un tel plafond, beaucoup de travaux, même mono geste, devront passer par cet Accompagnateur Rénov’ sous peine d’être privés de subventions. Pour se faire une idée, en 2021, l’Anah a distribué plus de 750.000 aides d’un montant de 3,1 milliards d’euros pour un montant total de travaux avoisinant les 8 milliards d’euros.
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