Mot d’ordre de cette rentrée, la sobriété énergétique. Même le chef de l’État s’y met en appelant les Français à revoir leurs comportements. Selon un sondage Elabe/BFM, la marge de manœuvre semble toutefois réduite. Car si presque 58% des Français sont d’accord pour faire un peu plus attention encore, presque quatre foyers sur dix estiment déjà consommer le strict minimum.
Dans un climat anxiogène, la crainte de pénuries dans les prochains mois l’emporte allègrement: selon l‘enquête d’Elabe pour le compte de BFM TV, 59% des personnes interrogées redoutent une pénurie de gaz, 54% une pénurie d’électricité et 40% une pénurie d’essence. Du coup, les Français anticipent et ont déjà réduit leur consommation énergétique : entre fin juin et fin août, les Français ayant le sentiment de consommer le strict minimum a progressé de sept points et concerne désormais 38% de la population.
Cette sobriété transpire déjà dans tous ces gestes du quotidien largement promus au cours des dernières semaines. 70% (+3) des Français assurent avoir déjà réduit le chauffage chez eux, 78% ont troqué leurs ampoules classiques pour des leds moins gourmands, 62% ont renoncé aux plaisirs d’un bain au profit d’une douche, 72% ont déjà pris le réflexe de mettre leurs appareils électriques/électroniques en veille…
Presque un Français sur deux renonce à se chauffer correctement
Premier poste de dépense, le logement est touché. Toujours selon le sondage Elabe/BFM TV, 46% des personnes interrogées ont déjà renoncé “à se chauffer correctement”; une proportion qui monte à 59% chez les Français “qui doivent se restreindre pour boucler les fins de mois”. Un autre sondage, de BVA en juin, montrait ainsi que 83% des foyers ressentaient déjà l’impact de la crise énergétique sur leurs factures et que 90% mettaient en place des actions pour amortir la flambée des prix de l’énergie.
Du coup, la marge de manœuvre apparaît réduite, malgré les appels au civisme lancés au plus haut sommet de l’État. Presque un Français sur deux (48%) partage désormais ce sentiment de faire le maximum, contre 43% qui pensent qu’ils pourraient faire davantage. “Le sentiment de faire le maximum progresse dans la plupart des catégories de population”, expliquent les auteurs de l’étude Elabe/BFM TV.
Par le passé, d’autres sondages ont déjà montré que les Français se montraient raisonnables en matière de chauffage. En 2018, une enquête Ifop indiquait ainsi que trois quarts des Français se chauffaient à une température comprise entre 19°C et 21°C, avec une température moyenne de 20,2°C; une température finalement pas si éloignée des préconisations de l’Ademe (19°C).
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