Encore plus d’économies. L’Europe revoit ses ambitions à la hausse. Elle a adopté mardi, la directive sur l’efficacité énergétique (DEE) qui impose de réduire la consommation finale d’énergie de 11,7% en 2030 sur l’ensemble du territoire. Les États membres disposeront toutefois d’une petite marge de manœuvre.
-11,7%, ça ne semble guère énorme à première vue. Petite précision, le chiffre est à rapporter au scénario et aux prévisions de consommation d’énergie établis en 2020 pour 2030. Autrement dit, il faudra faire encore mieux que ce qui était prévu et qui, déjà, pouvait sembler ambitieux.
La guerre en Ukraine et la crise énergétique sont passées par là, la copie change de nouveau. Par rapport à 2007, l’objectif de baisse de consommation finale passe donc de -32,5% à -38% (de -32,5% à -40,6% pour l’objectif indicatif de baisse de consommation primaire). Chaque État membre devra donc revoir sa copie et élaborer un plan définitif en 2024 pour rester dans les clous.
Secteur public : 3% de la surface à rénover chaque année
Moins d’émissions de gaz à effet de serre, moins d’énergie fossile, plus de rénovations, plus de sobriété. L’Europe trace ainsi une trajectoire avec une diminution des consommations de -1,49% en moyenne chaque année (-1,9% à partir de 2030), en jouant sur les trois gros postes de consommation que sont les transports, le bâtiment ou l’industrie. Le bâtiment représente toutefois un enjeu particulier « dès lors que 75% du parc immobilier de l’Union présentent une faible performance énergétique », selon la directive.
La rénovation des bâtiments sera donc essentielle. Au secteur public de montrer l’exemple. Les nouvelles règles fixent une obligation spécifique au public responsable de 5% à 10% de la consommation d’énergie finale sur le vieux continent. Les États membres seront ainsi tenus de rénover chaque année au moins 3% de la surface totale au sol des bâtiments appartenant à des organismes publics.
La directive permet toutefois des dérogations. L’objectif de -11,7% s’adresse à l’ensemble de l’Europe, ce qui veut dire qu’il est possible de s’en écarter jusque de 2,5%. Un État peut faire moins bien, ça passe, si son voisin fait mieux. Mais attention, si l’objectif global n’est pas atteint en 2030 au niveau des 27 États membres, des corrections devront être apportées par les moins bons élèves.
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