2023 s’annonce comme une année compliquée pour la transaction immobilière. Entre la transition écologique, le taux d’usure, l’inflation, le marché exige des professionnels de l’immobilier de s’adapter. Est-ce qu’on peut encore vendre un logement comme on le faisait il y a dix ans? Henry Buzy-Cazaux, figure emblématique dans l’univers de l’immobilier, a sa petite idée sur le sujet.
« La transparence est souhaitable pour l’achat d’une vie. » Et les diagnostics sont justement là pour y contribuer. Reconnaissons que jusqu’à présent l’intérêt qu’on y portait restait un peu limité. Mais notre regard a un peu changé sur ce DDT (Dossier de diagnostic technique), tout particulièrement le DPE. « Les diagnostiqueurs étaient vus comme les empêcheurs de vendre ou d’acheter pour les professionnels de l’immobilier », reconnaît le Président de l’Institut du Management des Services Immobiliers.
Quelque chose a changé. Henry Buzy-Cazaux souligne la teneur technique de plus en plus essentielle au moment d’acheter. « Le pousseur de porte ou le vendeur de prestation », c’est du passé. Le professionnel de l’immobilier a besoin de se réinventer, car bon nombre des biens qu’il va vendre exigeront aussi des travaux qui ne soient pas de la pure déco. Pour Henry Buzy-Cazaux, les agents immobiliers ont donc un rôle essentiel à jouer en matière de conseil énergétique pour éclairer le client sur les investissements travaux. « Si on ne connaît pas l’équation de MaPrimeRénov’, on n’est pas dans le coup. » Oui, la chaudière a besoin d’être changée, mais grâce aux aides de l’État et de l’éco-PTZ pour financer le reste à charge, ce sera beaucoup moins douloureux.
On entre décidément dans l’ère du conseil. Henry Buzy-Cazaux y voit « une bonne nouvelle » car ce conseil rend le métier à la fois plus riche et plus intéressant. Conseil technique: « quels sont les travaux ? » Et conseil financier, « comment je les finance ? ». « Les professionnels de l’immobilier sont attendus positivement au tournant. » La feuille de route est là.
Le verbe haut et assuré, Henry Buzy-Cazaux a conscience de bousculer un peu la « communauté » de l’immobilier à laquelle il est viscéralement attaché. Il en sourit: « Je pique les reins des professionnels. » Et si ça peut réveiller les consciences dans cette période « exigeante et difficile », c’est tant mieux.
Bonne écoute.

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