On savait que le bruit cassait les oreilles, on apprend qu’il fait aussi très mal au porte-monnaie. Dans un savantissime rapport tombé en juillet, l’Ademe et le Conseil national du bruit (CNB) estiment que les nuisances sonores ont un coût social de… 155,7 milliards d’euros! Chaque année!
Bigre. Pour parvenir à ce coût faramineux, les auteurs de l’étude ont pris en considération à la fois les effets sanitaires induits par le bruit (perturbations du sommeil, maladies cardiovasculaires, difficultés d’apprentissage, maladies et accidents professionnels…) mais aussi les effets non sanitaires comme la dépréciation immobilière ou les pertes de productivité.
25 millions de Français touchés
3,9 millions de Français connaissent des difficultés de sommeil en raison du bruit, 1,4 million de personnes souffrent d’obésité (aussi à cause du bruit), 1,1 million de personnes rencontrent des difficultés d’apprentissage… Au total, l’étude considère que quelque 25 millions de Français seraient directement touchés par les effets du bruit, chaque année.
Les experts se sont aussi penchés sur l’origine de ces nuisances. Sans surprise, les transports figurent sur la première marche du podium avec un coût de 106,4 milliards d’euros à eux seuls, dont plus de la moitié imputable au seul transport routier. Viennent ensuite le bruit de voisinage (avec un coût estimé à 26,3 milliards d’euros), et enfin, le bruit en milieu professionnel (21 milliards d’euros).
Des voies anti-bruit
Les auteurs du rapport ne se contentent pas de dresser un état des lieux, ils proposent aussi différentes solutions. Comme la végétalisation des villes ou des bâtiments, la prise en compte de l’acoustique dans l’isolation thermique (les passoires thermiques sont souvent celles les moins insonorisées), ou la régularisation du trafic routier.
D’une pierre deux coups, les experts remarquent que les mesures pour améliorer la qualité de l’air ont aussi des effets sur les nuisances sonores. En calculant le ratio bénéfices/coûts, le rapport retient ainsi quatre leviers d’action quatre mesures d’évitement simultané du bruit et de la pollution de l’air : la réduction des vitesses sur voies rapides, la mise en place de zones à faibles émissions, l’amélioration de la qualité acoustique des bâtiments scolaires et l’application d’une charte “chantier propre”.
1 Trackback / Pingback