Les Français obligés d’équiper leur logement d’un thermostat programmable

Thermostat

Les Français se sont montrés plutôt bons élèves, le plan de sobriété lancé à l’automne 2022 a permis de réduire la facture de 12% (9% pour le logement). C’est bien, mais peut mieux faire. Le Gouvernement lance l’acte 2 du plan de sobriété avec de nouvelles mesures, et notamment un plan thermostat, destiné à équiper chaque logement avant 2027.

La sobriété repose aussi sur la technologie. Pour le prix d’un thermostat de quelques dizaines d’euros (à partir de), on économise jusqu’à 15% sur sa facture, selon l’exécutif. Et un peu plus encore semble-t-il, s’il s’agit d’un thermostat connecté pilotable depuis son cher smartphone.

Prenons une maison chauffée à l’électricité, avec une facture de chauffage d’un montant de 1.800 euros par an. Selon les petits calculs de l’Ademe, le thermostat représente jusqu’à 270 euros en plus dans sa poche. Autant dire que ce modeste investissement est très vite rentabilisé. À l’échelle du pays, le gisement d’économies apparaît colossal: si l’on en croit la filière électrique, seuls 12% des Français programment actuellement leur chauffage.

Solution simple et efficace, logique que le gouvernement en fasse sa promotion. Lors de la présentation du deuxième plan de sobriété énergétique, mardi, Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique évoquait l’obligation d’un thermostat programmable au plus tard au 1er janvier 2027.

Une obligation déjà formalisée

En réalité, c’est déjà le cas. L’obligation du thermostat dans chaque bâtiment avait déjà été évoquée lors du premier plan, et elle vient de prendre corps à travers plusieurs textes. Publiés en juin, un décret et un arrêté exigent que tous les bâtiments, résidentiels ou non, soient équipés d’un système de régulation avant le 1er janvier 2027. Et pour éviter des déperditions, les deux textes demandent également aux propriétaires d’isoler leurs canalisations de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire, toujours avant 2027.

En pratique, on ne voit pas trop comment l’État va veiller au respect de l’obligation : on imagine assez mal des contrôles chez le particulier pour s’assurer qu’il a bien équipé son logement. Le gouvernement devrait donc jouer la carte de l’incitation. Toujours lors de la présentation du deuxième plan de sobriété énergétique, Agnès Pannier-Runacher annonçait un “plan thermostat lancé d’ici à l’hiver prochain” avec le concours des fabricants, des distributeurs, des énergéticiens… Ce plan devrait permettre de mettre en avant les aides existantes comme la prime Coup de pouce thermostat avec régulation performante, dans le cadre des CEE (Certificats d’économie d’énergie). Car même si l’investissement apparaît modeste, il reste un frein financier pour certains ménages.