Gare aux préjugés, le propriétaire d’une passoire énergétique n’est pas forcément celui que l’on croit. En s’appuyant sur les données de l’Observatoire national de la rénovation énergétique, Effy, spécialiste de la rénovation énergétique, casse les idées reçues. Non, les ménages qui habitent des logements énergivores ne sont pas forcément des locataires en situation de précarité énergétique. En fait, c’est même le contraire…
#1 les passoires énergétiques sont occupées par des ménages aux revenus modestes
Logique. Si on habite une passoire, c’est qu’on n’a pas les moyens de rénover. Eh bien, c’est faux. La notion de précarité énergétique et de passoire énergétique ne se recouvrent pas totalement.
En fait, pour Effy, 42% des logements les plus énergivores du parc hexagonal sont effectivement habités par des foyers aux revenus modestes ou très modestes, mais “une majorité d’entre elles (58%) est occupée par des ménages aux revenus intermédiaires ou hauts revenus”.
#2 les passoires thermiques sont des logements en location
Encore tout faux. Là aussi, les chiffres battent en brèche les idées reçues, puisque 58% des passoires énergétiques sont occupées par leurs propriétaires. 35% sont habitées par des locataires du parc privé, et 7% par des locataires du parc social.
#3 les passoires thermiques sont des petits logements
Autre croyance largement répandue, le calcul du DPE aurait tendance à privilégier les grandes surfaces. Dit autrement, les logements plus petits ont davantage de chance de se retrouver classés en F ou G. Selon Effy, c’est loin de se vérifier à tous les coups. “La superficie moyenne des passoires thermiques françaises se situe entre 60 et 100 m²”, selon le spécialiste de la rénovation énergétique. 40% des passoires sont des appartements et 60 % des maisons.
#4 les passoires thermiques sont synonymes de moins-value à la vente
La dernière étude des Notaires de France montrait que l’impact d’une mauvaise étiquette sur le prix de vente restait encore mesuré en 2020, dans un marché immobilier tendu. Oui, mais depuis un an, la pression réglementaire s’est accentuée sur les passoires énergétiques. Selon une étude du site SeLoger, les ventes de passoires auraient tendance à s’accélérer, même si on ne peut pas écarter que le nouveau DPE soit aussi responsable de cette inflation de F et G à la vente.
Les aides à la rénovation énergétique pourraient éventuellement amortir, mais celles-ci restent largement méconnues selon Effy. “72 % des propriétaires de logement déclarent ne pas s’être renseignés sur ces aides et 60 % d’entre eux disent n’avoir aucune idée du coût des travaux.”
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