Qui a dit que MaPrimeRénov’ ne marchait pas? En réponse à ses détracteurs, l’Agence nationale de l’habitat (Anah) répond par un sondage. Presque huit bénéficiaires sur dix se disent satisfaits. Et la prime se révèle même essentielle pour déclencher des travaux pour plus des deux tiers des ménages.
C’est la rançon du succès. Avec la massification des aides à la rénovation énergétique, MaPrimeRénov’ se fait copieusement égratigner. Entre les retards de paiement, les délais de traitement qui s’éternisent, les dossiers en souffrance, les tracasseries administratives en tous genre… Des centaines de particuliers ont déjà saisi la justice. Sans succès jusqu’à présent, puisque les premières décisions tombées en mai sont favorables à l’Anah.
Pour l’Agence nationale de l’habitat, il y aurait comme une injustice qui vient entacher un « véritable succès populaire ». Avec « plus de 1,5 million de ménages » bénéficiaires depuis son lancement en 2020. Certes, des couacs existent, mais il faut remettre les choses dans leur contexte. Que pèsent des centaines de dossiers litigieux, et même plusieurs milliers, face aux quelque 700.000 aides distribuées chaque année ? « L’Anah est pleinement consciente des situations difficiles auxquelles certains ménages peuvent être confrontés dans leur parcours de travaux. Cela représente environ 2% des dossiers. »
Au contraire. Dans un communiqué, l’Anah évoque « le haut niveau de satisfaction des usagers ». Chiffres à l’appui. Selon une enquête réalisée en juin 2023, 88% des bénéficiaires se déclarent satisfaits. Et 94% iraient même jusqu’à recommander MaPrimeRénov’ à leurs proches s’ils devaient réaliser des travaux de rénovation énergétique. L’aide est souvent critiquée pour sa complexité administrative. Mais la majorité des bénéficiaires ne partagent pas cet avis. Trois personnes sur quatre (74%) estiment au contraire que « le parcours pour bénéficier de MaPrimeRénov’ a été simple ». D’autant plus simple que la démarche a été menée par un professionnel (artisan ou conseiller) pour plus de la moitié des bénéficiaires (55%).
Si MaPrimeRénov’ n’existait pas…
Bien sûr, MaPrimeRénov’ génère aussi le mécontentement: 12% au total. Parmi les motifs d’insatisfaction, on évoque des démarches fastidieuses, un dispositif complexe et un manque d’accompagnement. Si la satisfaction l’emporte encore largement chez les usagers, les enquêtes récurrentes menées depuis 2021 montrent toutefois une érosion.
Au-delà de la satisfaction (ou insatisfaction) des usagers, l’Anah montre aussi combien cette aide largement promue depuis 2020 joue un rôle essentiel dans le dispositif de rénovation énergétique. Si MaPrimeRénov’ n’existait pas, 69% des bénéficiaires n’auraient tout simplement pas réalisé de travaux chez eux. Non seulement, la subvention encourage à réaliser des travaux, mais pour la majorité des personnes interrogées, elle a permis aussi de se montrer plus ambitieux et de mener des travaux plus qualitatifs.
L’enquête montre aussi que le fonctionnement des aides à la rénovation énergétique -comme le montrent régulièrement les rapports sur le sujet- peut encore être amélioré. Ainsi, moins de la moitié des ménages (48%) ont bénéficié du dispositif CEE (certificats économies d’énergie) et seulement 7% ont aussi touché une aide des collectivités (commune, Intercommunalité, département, région). Ces aides peuvent pourtant être cumulées avec MaPrimeRénov’ pour abaisser encore le reste à charge qui reste souvent un casse-tête insoluble pour les ménages.
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