Punaises de lit, quand le remède se révèle pire le mal

Elles sont un véritable fléau dans le logement et gagnent du terrain vitesse grand “V”. 7% des Français auraient été touchés au cours des dernières années par les punaises de lit. Dans une récente note, l’Anses met en garde contre certains traitements chimiques pires que le mal. Entre 2007 et 2021, l’Agence a recensé un millier d’intoxications, parfois graves.

Elles ne transmettent pas de maladies, c’est déjà ça. Mais quand on sait qu’elles peuvent piquer jusqu’à 90 fois en une nuit, et qu’une seule piqûre est synonyme de démangeaisons et parfois même d’allergies, on a hâte de s’en débarrasser. D’autant qu’elles prolifèrent à toute vitesse, puisqu’une punaise femelle pond jusqu’à 15 œufs par jour.

Dans le sillage des punaises, on trouve un tas de traitements chocs. En spray, en pièges, en fumigènes… Certains promettant une efficacité qui flirte avec les 100% en l’espace de quelques minutes. Oui, c’est tentant. Mais l’Anses, met sérieusement en garde contre les traitements chimiques. “Avec l’augmentation des infestations, les Centres antipoison enregistrent de plus en plus de cas d’intoxications causées par les produits chimiques utilisés pour lutter contre ces parasites.” L’Agence a mené un recensement précis, entre 2007 et 2021, elle a comptabilisé 1.056 cas d’intoxications, parfois graves. Un chiffre en croissance constante, si on fait exception de la période très particulière du Covid.

Les produits chimiques et leur utilisation mis en cause

Les produits chimiques sont dans le collimateur, avec parfois des substances en théorie interdites en France, mais aussi une “utilisation massive” supérieure aux recommandations d’usage. Plus de trois personnes sur quatre ont présenté des symptômes suite à l’utilisation de produits chimiques. Du genre gêne respiratoire, toux, douleur ou irritation oropharyngée, démangeaisons, maux de tête ou vertiges. Mais l’Anses observe aussi douze cas d’intoxications bien plus graves, dont un décès d’enfant.

Moralité, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) recommande de privilégier les bonnes vieilles méthodes naturelles pour se débarrasser de ces encombrantes punaises. Pas de recette miracle, il faudra se remonter les manches: aspirer méticuleusement dans tous les recoins du logement, laver en machine vêtements et linge de maison à plus de 55°C (variante, les placer au congélo 72 heures), utiliser un appareil à vapeur sèche à haute température (+ 120 °C).

Et si tous ces efforts restent vains? L’Anses encourage alors à contacter un spécialiste de la lutte anti-parasitaire. Mais dans tous les cas, “après l’application des produits, il est essentiel de respecter le délai de réentrée indiqué, c’est-à-dire le délai à partir duquel on peut revenir dans le lieu traité. Cela permet d’éviter tout risque d’intoxication”.