Après l’été, les fissures. Avec les canicules et les sécheresses à répétition, le bâtiment souffre. Près de 20 millions de maisons individuelles se trouvent aujourd’hui plus ou moins exposées au risque de retrait-gonflement d’argile (RGA). Sans que les propriétaires en aient vraiment conscience. Une nouvelle application soutenue par l’État propose désormais au particulier d’évaluer les risques dans son logement.
Les sécheresses coûtent cher. Record battu en 2022, avec plus de trois milliards d’euros de sinistres indemnisés. Malheureusement, ce record risque de vite tomber, les assureurs annoncent d’ores et déjà une explosion de la sinistralité liée au phénomène RGA au cours des prochaines décennie. Avec le réchauffement climatique, le montant de la facture pourrait tripler et atteindre 43 milliards d’euros d’ici 2050.
L’association Conséquences et la start-up Callendar spécialisée dans l’évaluation des risques, livrent un petit aperçu de ce qui nous attend, dans une étude dévoilée en mai dernier. Tout dépendra de l’intensité du réchauffement climatique, des degrés supplémentaires, mais de 35% à 78% du parc immobilier français pourraient être exposés à un risque fort ou très fort de retrait-gonflement d’argile selon les scénarios. Selon les cartographies actuelles, « seulement » 3,3 millions de maisons sont aujourd’hui exposées à un tel risque.
Des mesures ont déjà été prises, notamment pour les études en matière de construction neuve, et d’information préalable à la vente, d’autres sont actuellement en discussions. La littérature sur le sujet s’enrichit sans cesse, et tous les rapports ou études, à l’instar du rapport de la Cour des comptes de 2022, souligne l’insuffisance d’information et de prévention.
Pour améliorer la connaissance du risque, l’État annonce une application en ligne baptisée, « Risque Maison Climat RGA ». Développée par Callendar, cette application exploite trois facteurs : la nature des sols afin de savoir si l’argile est présente ou non, le risque climat à partir des prévisions du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) pour déterminer le nombre de jours de sécheresse dans l’année, et la vulnérabilité du bâtiment selon le type et sa forme.
Pour le propriétaire internaute, il suffit de renseigner son adresse et le type de logement (collectif, présence d’un sous-sol, forme du bâtiment) afin de se faire une petite idée du risque. Le propriétaire connaît ainsi sa vulnérabilité au phénomène RGA (aléa faible, moyen ou fort) selon les cartographies actuelles, mais aussi son exposition au risque climat avec l’augmentation de jours annuels de sécheresse extrême des sols. De quoi se faire une idée, juste une idée, en attendant que les pouvoirs publics mettent sur orbite un diagnostic plus précis.
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